Bien qu’écrit à la veille du centenaire de la prise d’Alger, l’un des tout premiers romans algériens de langue française, publié à compte d’auteur, prend à contre-pied le simplisme de l’idéologie identitaire des intellectuels autochtones. El Euldj, captif des Barbaresques, quoique primé par la Société des artistes africains, n’entre pas dans le moule imposé par le regard colonial. Ce roman fait le procès du discours assimilationniste. En fait, il inverse les rôles. Bernard Ledieux , chrétien fait prisonnier par les corsaires de la Régence, se convertit à l’Islam pour échapper à sa condition d’esclave. Omar Lediousse, El-Euldj (le renégat), épouse Zineb, la fille de son ancien maître Baba Hadji, mais il trouve des difficultés à s’assimiler ; alors que son fils est devenu muphti. El-Euldj sombre dans la folie. Chukri Khodja renvoie aux Français l’histoire d’un échec.