Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 09:41

slim.jpgMême si on ne dit plus «ici c’est mieux que là-bas», on dit toujours qu’avant c’était mieux qu’aujourd’hui. En tout cas, Avant, c’était mieux est le titre du nouveau livre de Slim.
«Avant, c’était mieux. C’est un sujet qui revient souvent dans les discussions en Algérie, chez les anciens comme chez les jeunes qui n’ont pas connu cet avant. L’âge d’or du bon vieux temps ! Les belles années d’antan ! On croirait entendre un conte : kan ya makan fi qadim azamane, il était une fois… ! » écrit le caricaturiste dans la préambule de son ouvrage. La majorité des planches de l’album viennent de la série dessinée entre 2008 et 2010 pour le bimensuel le Cap. Avant, c’était vraiment mieux qu’aujourd’hui ? La réponse du «père» de Zina et Bouzid, lui- même, est nuancée : tous les peuples de la terre disent la même chose que nous et, dans ce cas, mieux vaut rire aujourd’hui de ce présent qui, un jour, deviendra un passé «mieux». Dès la première caricature, Slim donne le ton (temps) : «Avant, les Algériens riches avaient honte de montrer qu’ils étaient riches… Maintenant, du haut de leur 4x4, ils font des bras d’honneur aux pauvres entassés dans les J9.» Un «3e mandat», c’est pas de la rigolade, surtout avec le temps qu’il faudrait passer à la poste pour remplir trois mandats et les envoyer à votre mère ou à votre père au bled. Mais, diriez- vous, «c’est normal !». Ceci, nous rappelle Slim, est la réponse normale de tout Algérien normal. «Normal est le mot le plus utilisé en Algérie. Si on vous pose n’importe quelle question, dites simplement : normal ! et vous verrez que votre interlocuteur est satisfait de votre réponse. Normal est un mot magique, c’est un véritable joker. On peut tout y mettre dedans et ça marche.» 2010, et Slim a raison, est l’année du «foot à gogo». Ainsi en Angola, il y a eu la phase finale de la CAN. Ailleurs. Ailleurs, nous avons entendu le «yes we can» de Barack Obama. Les Parisiens, eux, ont toujours eu le french «can can». Dans les années à venir, les gens vont raconter à leurs enfants : « Can ya macan fi qadim ez’zamane ! » Ameziane Ferhani fait remarquer que Slim (avant 1988) s’appuyait sur «les maux sociaux» pour développer dans ses caricatures ou ses planches «une expression en tiroirs et en miroirs». De cette manière, «il laissait les gens ouvrir les uns et se refléter dans les autres et, ainsi, derrière une situation quotidienne, il libérait des flots de conscience sociale, voire politique». C’était, donc, la belle époque de (l’officiel) «tout va bien et le premier qui dit le contraire sera poursuivi pour tentative de porter atteinte à la Révolution». C’est triste de le dire, mais «l’impérialisme a gagné finalement en injectant à la patrie les trois plaies du deuxième millénaire : la parabole, l’interent et le téléphone portable», comme le déplore le caporal chef Mâmmar Mousseux, cité par Slim. Après la belle époque sont venues les années folles qui nous font dire (et croire) : «Avant, c’était mieux.» Une douzaine d’autres albums de Slim sont déjà parus chez la Sned, l’Enag, le Seuil, Tartamudo ou l’Harmattan, notamment la série Zid ya Bouzid, Il était une fois rien, Retour d’Ahuristan et L’Algérie comme si vous y étiez.

 

 Source :  Le Soir d'Algérie

Partager cet article
Repost0

commentaires

 

Commandez, vous aussi, "Le musc et le fichu " de Moussa Tertag chez

EDILIVRE

Rechercher