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11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 08:11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Née le 21 mai 1994 à Médéa, en Algérie,  Radhia Tchoketch-Kebir est une écrivaine, voire une poétesse d'expression française. Elle vit dès sa naissance au Maroc, mais, à 16 ans, elle revient avec ses parents dans son pays natal. Elle y poursuit ses études, obtenant un Baccalauréat littéraire, puis une Licence en littérature française, après un Master en sciences des textes littéraires. Elle a commencé à écrire depuis son adolescence une pièce de théâtre et des romans inédits.(1

Réminiscence est un recueil époustoufflant  qui nous prend la main vers un monde que seule la fille du titteri a les clès d'accès.

Le recueil est publié le 9 décembre dernier chez l'édition Edilivre. Il peut être commandé drectement via le lien ci -joint :

Commander le recueil " Réminiscence" de Radhia Tchoketch-Kebir

 

CouvertureRéminiscence

 

 

 

 

Extrait :

Comme les plantes ont besoin de pluie pour pouvoir vivre,

Les auteurs ont besoin d’écriture pour fleurir !

Comme les fleurs ont besoin de tendresse pour survivre,

Les poètes ont besoin d’expressions pour guérir !

Comme les Roses ont besoin d’odeur pour émouvoir,

Les hommes de lettres ont besoin d’art pour ahurir !

Comme les feuilles d’arbres ont besoin du zéphyr pour choir,

L’inspiration a besoin d’air pour survenir !

 

(1) : Biographie tirée de la page Edilivre dédiée à l'auteur

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27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 11:48

Albert Camus et Jean El Mouhoub Amrouche sont deux personnages emblématiques de la littérature universelle. Plusieurs écrits leur ont été consacrés depuis leurs disparitions. Rejane et Pierre Le Baut sont deux auteurs qui se sont penchés un tant soit peu sur leurs rencontres et leurs destins respectifs à travers un ouvrage intitulé Amrouche – Camus : des chemins qui s’écartent. Deux Algéries incompatibles. Textes à l’appui...», édité par les éditions Casbah à l’occasion de la 19e édition du Salon international du livre d’Alger.

Pour les auteurs, Jean El Mouhoub Amrouche et Albert Camus «furent aussi proches et aussi étrangers l’un à l’autre qu’il était possible en situation coloniale». Pierre Lebaut explique à notre gouverne que la genèse de cet ouvrage fait suite à un constat bien amer. Ces derniers mois, en France, les feux de l’actualité littéraire se sont centrés sur Albert Camus, le titulaire du prestigieux prix Nobel de littérature en 1957. «Il fut même question de le faire entrer au Panthéon, mais sans que soit jamais fait allusion à sa position durant la guerre d’Algérie.

Nous avons pensé que les très nombreux documents recueillis, ma femme et moi, depuis des années, nous permettraient de présenter deux personnages emblématiques du drame algérien, l’un “indigène” et l’autre “pied-noir”, Amrouche et Camus, deux intellectuels qui s’étaient fréquentés une vingtaine d’années, devenus presque des amis, avaient eu les mêmes admirations littéraires. Entre autres la philosophe Simone Weil — dont Camus fut l’éditeur — elle qui avait dénoncé, dès 1938, les tentations de la colonisation, dont la première était de ‘‘préférer son pays à la justice’’ », éclaire-t-il. Et d’ajouter : «Dès 1945 et surtout quand le conflit éclata en 1954, Amrouche sacrifia sa vie et sa carrière littéraire à la justice pour les siens qui, pour lui, passait nécessairement par l’indépendance.

Quant à Camus, qui avait écrit des articles percutants, en 1939, sur la misère dont pâtissait le peuple  algérien, il refusa d’adhérer au Comité des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Afrique du Nord. Ce comité organisa un meeting à la salle Wagram à Paris le 27 janvier 1956 : Amrouche y prit la parole sur un ton dramatique. Camus avait lancé huit jours auparavant à Alger, le 22 janvier, son Appel à la trêve civile. Il ne s’agissait encore pour lui que d’un problème humanitaire, mais il n’admettait toujours pas la nécessité de l’indépendance à un moment où, dans le monde, tous les empires coloniaux se défaisaient.

Au contraire, pour Amrouche, c’était, depuis de longues années, un problème avant tout ontologique, terme qui revient souvent sous sa plume». Ces deux spécialistes de Albert Camus et Jean El Mahboub Amrouche se sont attelés à suivre une chronologie rigoureuse qu’ils ont voulu respecter comme explicative de leurs évolutions : «nous avons montré que leurs chemins s’étaient écartés. Aurait-il pu en être autrement ? Oui, sans doute, car d’autres enfants de la colonisation ont su se joindre à cette lutte pour la reconnaissance d’une Patrie Algérie.

Nous avons voulu éclairer deux chemins emblématiques, symboliques de la marche de l’Histoire, et, pièces du dossier en main, faire progresser la vérité. La qualité littéraire de l’un et l’autre protagoniste n’est pas mise en doute. Mais il y a un au-delà de la littérature. L’âme d’un peuple existe, et Jean El-Mouhoub Amrouche, écrivain français, mais aussi indivisément Algérien “universel” comme le définira Mohammed Dib, en a été le héraut».  En somme, Camus-Amrouche, des chemins qui s’écartent est un ouvrage de référence indispensables aussi bien pour les étudiants que pour les universitaires et les chercheurs.

Nacima Chabani, El watan

 

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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 09:50

SILA - Salon international du livre d'alger algerie - SILA 17

La 17e édition de l’un des évènements culturels les plus importants du pays aura lieu du 20 au 29 septembre prochain à la Safex. Placé sous le slogan, “Mon livre, ma liberté”, le Salon international du livre d’Alger aura pour thème principal “50 ans d’édition en Algérie”.

 

La dix-septième édition du Salon international du livre d’Alger (Sila), un des évènements majeurs de la scène culturelle, placé sous le patronage du président de la République, se tiendra du 20 au 29 septembre 2012 au Palais des expositions Safex (Pins maritimes). 

Le Sila retrouve donc son lieu naturel après une délocalisation, et ce, depuis l’édition de 2009. Cette année, le Sila, qui a un nouveau commissaire en la personne de Hamidou Messaoudi, président-directeur général de l’Enag, installé en avril dernier par la ministre de la Culture, aura pour thème principal “50 ans d’édition en Algérie”, et ce, en raison du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. Cette occasion très spéciale servira de fil conducteur au Salon du livre qui mettra donc l’Algérie à l’honneur. Dans la même veine, le Sila a pour slogan  “Mon livre, ma liberté”. Un hommage sera rendu à deux figures littéraires, martyrs et voix importantes de la littérature algérienne : Mouloud Feraoun et Ahmed-Reda Houhou. Cet hommage se subdivise en trois parties : des interventions académiques qui seront modérées par l’écrivain Waciny Laredj, une partie témoignage de ceux qui ont côtoyé les deux écrivains, comme par exemple des personnes qui ont connu Mouloud Feraoun dans les Centres sociaux de Germaine Tillion, une troisième partie plutôt esthétique articulée autour d’une exposition de photographies et d’affiches en relation avec les deux auteurs. 

Outre l’espace “Afrique” qui verra la participation d’une bonne quarantaine de pays, un colloque sera organisé, du 27 au 29 septembre, en collaboration avec le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah), et aura pour thème “Littérature et révolution”. 

Concernant les invités, aucun nom n’a encore été dévoilé, sauf celui de  Faiza Guène, José-Alain Franlon et Joseph Macé-Scaron. Nous avons tout de même appris que Michel Onfray et Tzvetan Todorov ont décliné l’invitation en raison de leur indisponibilité pour le mois de septembre. 

Par ailleurs, la nouveauté de cette année est la décentralisation du Sila, comme cela a d’ailleurs été le cas pour le Festival international de la littérature et du livre de jeunesse (Feliv), et ce, depuis 2011. 

Mais contrairement au Feliv, la décentralisation du Sila, aura lieu après la tenue de la 17e édition et non au même moment. L’évènement “Sila dans les wilayas”, une version régionale du Sila, s’inscrit dans le prolongement de la création par Mme Toumi, toujours en avril dernier, d’une nouvelle filiale Enag : Enag Événementiel, qui vise à promouvoir et encourager la lecture à travers l’organisation de foires, d’expositions et de salons nationaux et internationaux. 

Ce projet, qui n’a rien à voir avec la manifestation “Lire en fête”, vise à faire en sorte que le Sila ne soit pas uniquement un évènement algérois.

in Liberté

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 13:06

Torturé et tortueux, Albert Camus a inspiré et intrigué les plus grands intellectuels du siècle. Michel Onfray, philosophe et écrivain français, revient pour El Watan Week-end sur les différentes lectures de l’oeuvre camusienne.

 


1-En dépit de sa phrase malheureuse sur la justice, instrumentalisée par ses adversaires parisiens, les Algériens n’ont pas compris leur présence timide, pour ne pas dire leur absence significative dans les principaux romans L’Etranger et La Peste alors qu’ils constituaient la majorité !  Pourquoi Camus nommait-il «Arabes» ses compatriotes non européens ? «Il ramenait tous les autochtones à l’Arabe, disait l’écrivain algérien Yasmina Khadra, alors que le peuple algérien était composé de Berbères, de Touareg, d’Arabes, de juifs… Il voyait juste l’Arabe. C’était vraiment réduire l’univers de l’autochtone à un personnage imprécis, insaisissable.»


Cette phrase dont vous parlez n’est pas malheureuse, c’est l’interprétation des sartriens qui l’est... Des sartriens et de tous ceux qui n’aimaient pas la liberté de pensée de Camus... Car il faut vouloir mettre toute l’œuvre de Camus à la poubelle, et particulièrement Les Justes, pour ne pas comprendre ce qu’elle dit : s’il affirme qu’entre la justice et sa mère il choisit sa mère, il faut entendre : si la justice a besoin de l’injustice pour s’installer, alors elle n’est pas justice et je ne défends pas cette justice à laquelle je préfère la victime innocente qui pourrait faire les frais de cette justice en se trouvant là où une bombe aura été posée... Il faut lire ou relire Les Justes, toute la pièce témoigne en faveur de cette lecture. Par ailleurs, que les romans de Camus ne mettent pas en scène la majorité démographique du pays ne saurait être retenu contre lui !


Rien n’oblige le romancier, libre de ses sujets et de ses traitements, à faire la sociologie de son pays ! Il n’a pas plus parlé des juifs présents sur le sol algérien depuis plus de mille ans... Il ne me semble pas que ça fasse de lui pour autant un antisémite... De même, s’il parle des «Arabes», ce n’est pas au nom de je ne sais quelle lecture raciale et raciste échafaudée par Edouard Saïd qui n’était pas dans cet exercice de mauvaise foi militante au mieux de sa forme intellectuelle... Camus se contente d‘écrire correctement le français... Je vous renvoie au dictionnaire, Le Robert par exemple : «En français moderne populaire, par suite de la colonisation du Maghreb au XIXe siècle, arabe équivaut à maghrébin»... Quel mot aurait-il dû utiliser pour obtenir la bénédiction des gens qui, de toute façon, ont décidé de le discréditer systématiquement ?


2-«Alger est plutôt italienne. L’état actuel d’Oran a quelque chose d’espagnol. Constantine fait penser à Tolède. Les cités dont je parle sont des villes sans histoire.» Certains critiques accusent Camus de ne pas donner aux Algériens la chance de raconter leur histoire dans ses romans !

Camus n’a pas à se justifier de choisir ses sujets de romans. Ni à les traiter comme il les traite. C’est un procès d’intention que de reprocher à Camus d’avoir écrit les livres qu’il a écrits et de  n’avoir pas écrit les livres qu’il n’a pas écrits. A ce jeu-là, il a tort tout le temps... Il ne faut pas oublier par ailleurs qu’avec Le premier homme, roman inachevé qui aurait probablement eu le volume des gros romans de Tolstoï qu’il admirait, Camus s’était proposé justement de traiter ces questions... Ce qui demeure en dit assez pour qu’on cesse de le calomnier sans cesse avec les méthodes du Tribunal révolutionnaire qu’appréciaient tant Sartre et les siens.


3-«A partir du moment où l’opprimé prend les armes au nom de la justice, il met un pas dans le camp de l’injustice», disait Camus. Que devraient faire les Algériens contre l’ordre colonial ? N’avaient-ils pas tout essayé avant 1954 !

J’aimerais que vous puissiez préciser la nature de ce «tout» qui me paraît bien vague ! Depuis le 8 mai 1945 et la répression de Sétif et Guelma, il est même prouvé que les militants de l’indépendance nationale ont souhaité tout s’interdire qui soit du côté de la paix, de la négociation, de la diplomatie, de l’intelligence, de la raison. Je vous rappelle à cet effet que ce sont les Algériens qui ont choisi la voie de la violence et sont à l’origine du plus grand nombre de morts du côté... algérien !


Dans cet ordre d’idées, Melouza constitue un massacre emblématique : 303 Algériens égorgés et massacrés par leurs compatriotes algériens... Quant à Camus, depuis qu’il eut l’âge d’écrire dans la presse et de publier ses jugements, il a, lui, tout essayé pour lutter contre l’ordre colonial : du soutien au projet Blum-Viollette à la défense de la cause indigène, en passant par la dénonciation des méfaits du régime colonial dans Misère dans la Kabylie ou par la proposition de solutions indigènes, la fédération des douars communes par exemple, sans oublier la célébration du génie dionysiaque de ce pays dès 1937... Mais il n’eut jamais le soutien de ceux qui avaient, dès 1945, choisi de commencer par la violence.


4«Ecrivain et journaliste militant avéré et définitif de l’Algérie française.» Voilà comment il est présenté par des intellectuels algériens dans le texte de la pétition contre la célébration du 50e anniversaire de sa mort en Algérie.

Voilà ce que le parti au pouvoir aura probablement rédigé en demandant à de supposés intellectuels d’apposer leur signature au bas de ce document ! Ce tissu de mensonges ne mérite pas le commentaire, il discrédite tous ceux qui, signant ce texte, se prétendent intellectuels... Sous tous les régimes qui ne supportent pas la liberté, il existe une cour de plumitifs qui vont au-devant des désirs et des souhaits du pouvoir pour en obtenir des avantages. La vie et l’oeuvre de Camus témoignent dans le détail du contraire de ce qu’affirment ces prétendus intellectuels. Un intellectuel pense librement, il se démarque des pouvoirs, il ne sacrifie pas aux légendes et mensonges activés par eux pour légitimer leur présence au sommet de l’Etat. La capacité de résistance aux mythes et aux légendes édictés par les pouvoirs en place, voilà ce qui définit l’intellectuel.


5-N’avait-t-il pas cessé d’être un nietzschéen de gauche en disant «oui» à l’ordre colonial ? Ne voulait-il pas concilier l’esclave et son maître ? L’ordre colonial et l’ordre libertaire ? Que répondez-vous à ceux qui posent ce genre de questions ?

Dire que Camus a dit «oui à l’ordre colonial» est une ineptie, une bêtise, une contrevérité que la pure et simple lecture de son œuvre complète dément... Il faut que ces gens cessent de croire le catéchisme rabâché sur Camus et lisent son œuvre s’ils veulent la juger...


6-On peut difficilement faire parler les morts ; mais s’il était encore vivant, comment vivrait-il l’indépendance de l’Algérie, le retour de l’islam ? En suivant la trace de Camus, comment avez-vous trouvé l’Algérie tant aimée par l’auteur de la Peste ?

Il serait abattu, effrayé, découragé qu’on puisse, un demi-siècle après les évènements, lui faire dire le contraire de ce qu’il a dit ! Qu’on puisse encore tenir ce discours du pouvoir en place à son propos en 2012 renseigne assez sur le travail qui reste à faire à ces prétendus intellectuels pour se libérer de l’esclavage mental qui est le leur... Je ne suis pas bien sûr que cette servitude contemporaine montre que le demi-siècle écoulé ait été employé à bon escient en matière de promotion de l’exercice critique et de l’intelligence !


Pour ma part, j’ai vu dans la rue d’Alger des gens francophiles et francophones qui m’arrêtaient dans la rue et avec lesquels j‘ai pu parler librement. Auprès de ce petit peuple que j’ai aimé immédiatement, je n’ai pas retrouvé le langage de la classe dominante au pouvoir ou le ton de vos imprécations contre Camus. Bien au contraire... J’ai mesuré combien Camus avait raison : il y a un génie du peuple algérien. Mais je ne suis pas sûr que les élites aient envie de célébrer ce génie-là... Et quand je dis que je ne suis pas bien sûr, comprenez qu’il s’agit d’une litote... L’indépendance en Algérie est un combat qui reste à mener..

In El Watan ( Cette interview est réalisée par Hamid Zanaz)

P.S : Le précis des Lettres est un digest de la presse Algérienne. On a pris coutume de signaler le média qui a diffusé l'article repris par nous sans citer le nom du journaliste. Mais Monsieur Zanaz nous a signalé cette anomalie et nous avons corrigé de suite. Dorénavant, les auteurs seront cités en source. Que Hamid Zanaz et tous les journalistes nous excusent de cette malencontreuse maladresse. Chose sûre, il n'était pas dans notre intention de nous approprier le travail de quiconque. cet espace est juste un digest de presse pour aider les étudiants en lettres Algériennes à trouver un minimum de données rassemblées dans un seul espace et un support pédagogique de fortune pour leur épargner des recherches qui coûtent du temps et de l'effort !! Ceci dit, toute contribution directe est la bienvenue !!

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20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 23:03

Cinquante ans après la disparition de l’intellectuel algérien Jean El Mouhoub Amrouche, l’Algérie officielle lui refuse les ors de la république. Des universitaires et des historiens ont appelé pour la énième fois à la réhabilitation de ce brillant militant indépendantiste.


 

Le directeur du TRB, Omar Fatmouche, a insisté lors de l’hommage qui lui a été rendu au théâtre régional de Bejaia sur le devoir de mémoire à l'égard de l'une des «grandes sommités de la littérature et du combat politique ». L’anthropologue Tassadit Yacine a abondé dans le même sens, en évoquant la nécessité de réhabiliter la pensée et l'œuvre de Jean Amrouche, le militant nationaliste. «Il a été mis à l’écart par le pensée unique (…) Revenir sur Amrouche, c’est retrouver la part occultée et niée de l'Histoire et de nous-mêmes », dira l’enseignante-chercheure à l’EHESS-Paris durant la première journée d’un colloque consacré à cette figure du mouvement nationale.

 

Selon elle, la réflexion politique de l‘enfant d’Ighil Ali sur la domination a transcendé même le fait colonial français, en s’inscrivant dans une forme d’universalisme. L’ami d’Abane Ramdane et Ferhat Abbas espéraient, comme certains dirigeants progressistes du FLN,  voir émerger après la fin de la guerre, une patrie plurielle à laquelle il savait qu'il ne pouvait prétendre à une place au panthéon, d’après Mme Tassadit Yacine.

 

L’historien algérien Madjid Merdaci a estimé, pour sa part, que l’engagement de l’intellectuel Amrouche «était chevillé au mouvement  national» et ses prises de positions contre le colonialisme français étaient osées et  risquées. «En tant qu’intellectuel, il était dans l’obligation de s’exprimer sur le destin de son peuple. Sa pensée était d’une grande rigueur », a-t-il précisé. Outre sa dénonciation publique de la colonisation via ses écrits politiques, Amrouche, a ajouté l’historien, était un homme d’action pour avoir été l’intermédiaire officieux entre le général De Gaulle, avec lequel il était proche, et les dirigeants historiques du FLN. Il a rappelé que l’occultation  de  l’apport tant littéraire que politique d’Amrouche s’explique par le caractère aussi violent et qu’autoritaire du régime algérien, post-indépendance qui abhorre les intellectuels, en notant que beaucoup d’entre eux, même de confession musulmane, ont subit le même sort.  Pour M. Merdaci, il est grand temps de « renationaliser Amrouche et le remettre dans l’espace publique ». 

 

Pierre Amrouche, fils de Jean El Mouhoub, est revenu, non sans émotion, sur la vie tourmentée, l’œuvre et le combat politique de son père. «La misère dans laquelle vivaient les algériens le révoltait. Il en était scandalisé aussi par la politique des camps de concentration qu’il qualifiait de génocide », a fait savoir cet éminent expert en art africain, rappelant que la famille Amrouche, en dépit de sa naturalisation française, a subi brimades et humiliations. « Français de seconde zone pour les français et renégats pour les algériens », dira  Pierre Amrouche.  

 

Durant la guerre de libération, le journaliste Amrouche dénonçait, jusqu’à son dernier souffle, dans la grande presse française, les pratiques de la machine coloniale et appelait à la décolonisation de l’Algérie.  «Ses textes dérangeaient beaucoup les politiques français  de l’époque», se souvient son fils. En signe de représailles, il était viré de la radio française par le premier ministre Michel Debré, fervent partisan de l’Algérie française. Et sa belle famille, comme ses amis, lui avaient tourné le dos.

 

Interrogé lors des débats sur les archives de son père, le fils a affirmé avoir proposé de les confier à l’Algérie, mais que sa proposition «était tombée dans un silence total». Pierre Amrouche a par ailleurs déploré qu’aucun hommage officiel n’ait été rendu à son paternel ni en Algérie, encore moins en France.

El Watan

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 20:02

«Touché à mort, mais entraîné et libéré par son épuisante noria, il est, selon son expression, sorti du purgatoire. » En si peu de mots, Réjane Le Baut, docteur es lettre, dit tout de l’itinéraire de Jean El Mouhoub Amrouche (1906-1962), poète et intellectuel d’expression française.

A l’aide de quelques dates et textes écrits par Jean Amrouche, Mme Le Baut a retracé, au cours d’une conférence organisée lundi au Centre diocésain d’Alger, le parcours douloureux d’un homme partagé entre sa foi chrétienne, sa condition d’intellectuel colonisé et ses origines berbères.

La première étape de sa vie, qui s’étale de 1938 jusqu'à 1944, évoque un « Jugurtha, soufrant qui avance masqué». Ses recueils poétiques de jeunesse expriment « la solitude et le désespoir qui révèlent son drame », dit Mme Le Baut qui vient de publier aux Editions du Tell (Blida) un ensemble d’émissions radiophoniques et de conférences inédites données par l’écrivain sous le titre « Lumière sur l'âme berbère d’un homme de la parole : Jean El Mouhoub Amrouche ».

Mal à l’aise dans son alvéole, Amrouche, figure moderne de Jugurtha, son héros éponyme, trouve sa « force » dans un retour salvateur aux sources, en traduisant en français les chants berbères en 1939. A Radio-Tunis, il analyse les rapports entre Orient et Occident et militepour la préservation du patrimoine berbère ignoré ou occulté. Des 1943, qui correspond à la seconde tranche de son parcours, il s’implique dans « un nouveau combat » à Alger puis à Paris dans la revue littéraire l’Arche, crée par son ami André Gide, sous l’ordre du général De Gaulle dont le but était de contrer la propagande de l’autre revue, la NRF collaborationniste du régime nazi. La troisième étape de ce cheminement, selon Mme Le Baut, s’étale de 1944 jusqu’à 1954, durant laquelle Amrouche était hanté par la question des déracinés créée par la colonisation. Sa confiance en la France « mythique » sera ébranlée à tout jamais par les massacres du 8 Mai 1945.

Ses articles de presses et conférences développent progressivement un discours politique qui battait en brèche toute politique d’assimilation entre algériens et français. Après le naufrage de la revue l’Arche, il entame une nouvelle aventure, réalise environ 363 émissions radiophoniques entre octobre 1948 et 1959. A la radio, il inaugure un genre inédit pour l’époque : les Entretiens littéraires avec les grands noms de la littérature française du temps (Gide, Mauriac, Jouhandeau, Claudel).

« Livré à visage découvert », l’ultime combat de Jean Amrouche, selon Mme Le Baut, débute avec la guerre de libération. Il amorce un ultime virage,se tourne tout naturellement vers le général de Gaulle, multiplie les articles, une soixantaine, dans la grande presse française, s’adresse aux politiques et interpelle les intellectuels. «L’autodétermination était son cheval de bataille».

Cet engagement tranché, Jean Amrouche le payera : ses amis se détournent de lui, sa belle-famille d’Alger lui adresse une lettre de rupture pleine de mépris, la radio française l’exclut sur ordre du premier ministre, Michel Debré. Son émission Des Idées et des hommes est supprimée deux semaines plus tard. Il est même menacé par l’OAS en 1961. Il continue malgré les difficultés àplaider de 1958 à 1961 la cause algérienne sur les ondes de Radio suisse, Lausanne et Genève. Jusqu'à denier moment, Il fera office d’auto-émissaire officieux entre de Gaule et les instances du GPRA. « Par sa dualité, il était tenu pour suspect par chacune des parties», estime l’universitaire, ajoutant qu’Amrouche était « sans illusion » sur son avenir personnel tant en France qu’en Algérie. « Analyste politique très réaliste, Il avait compris que le ciment du futur État algérien serait pour longtemps la langue arabe et la religion musulmane. Chrétien et français, il n’avait pas sa place », explique-t-elle.

Cinquante ans après sa disparition, en avril 1962, Amrouche est frappé d’ostracisme en Algérie et inconnu en France. Mme Le Baut insiste sur le devoir « de justice et vérité », nécessaires pour sa réhabilitation dans le panthéon de lettres et de l’histoire de son pays. Selon elle, Jean Amrouche est toujours actuel : « L’aura de sa personne, de son action et de son œuvre nous invitent à nous réfléchir au destin de ces milliers d’humiliés et d’exilés, assignés à une seule identité génétique alors qu’ils sont multiples et porteurs de valeurs ignorées ouméprisées. »

El watan

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 08:46

 

Itinéraires interdits, récit bouleversant de notre collègue Chreddine Berriah, journaliste (52 ans), sur la question des migrants clandestins, est sorti hier en France aux éditions Le chasseur abstrait (collection Lettres Terres). À l’origine le récit devait s’intituler « Sans ordre mission » et été attendu en 2008.

 

 

Le récit s’ouvre sur un événement tragique : l’assassinat de Aissa le Borgne, alors qu’il tentait de franchir l’ultime rempart le séparant de la terre promise, et se développe autour des faiblesses, des abandons et des déchéances de l’être humain dans sa traversée clandestine. 

 

 

 

« Une balle retentit de nulle part et mit douloureusement à terre Aïssa le Borgne (….) Du haut du mur en fer qui s’élevait continuellement vers le ciel grisâtre, Maria exécutait discrètement le signe de la croix (…) Subitement, le ciel s’assombrit puis déféqua brutalement une pluie ravageuse. Un pet sonore ébranla les fesses squelettiques d’Aïssa qui, dans un ultime râle, rendit l’âme, un sourire sournois sur ses lèvres tuméfiées. Le Borgne ne pouvait rendre meilleur hommage à une civilisation qui venait de l’accueillir dans une sépulture sans épitaphe. »

 

 

Mêlant fiction et réalité, fol espoir d’une vie meilleure et folie des hommes, cet opus (110 pages) retrace l’expérience vécue par notre collègue au contact des communautés subsahariennes massées le long de l'Oued Jorgi, célèbre camp d’apatrides situé à 4 Kilomètres de Maghnia, sa ville natale, aux frontières algéro-marocaines.

 

Pour quelques uns, la route va s’arrêter à Oued Jorji, un nom’s land disposant de son propre Souk, érigé au milieu de taudis crasseux séparés par l’Avenue Montrou. Ils s’y installent, font des affaires- parfois louches-, entrent dans le réseau des passeurs, pour quelques temps. Si l’occasion se présente, ils peuvent aussi tenter de passer en Europe.

 

Pour tous, l’objectif est d’atteindre le vieux continent, en premier l’Espagne par le Maroc : ils prennent la route de Nador, vont jusqu’à Bénissar et de là traversent à la nage (300 à 400m), pour atteindre l’enclave espagnole de Mélilla.

 

 

Dans Itinéraires interdits, qu’il a mis une année à écrire, d’une manière irrégulière, Berriah nous raconte comment son destin a changé de trajectoire suite à un reportage sur les migrants clandestins du Mali. Alourdi de ses bagages – en fait, des à-priori, des stéréotypes et autres conjectures – il emprunte, dès le départ, des chemins détournés pour arriver à destination.

 

« Je me souviens encore de ce jour », dit-il. C’est l’amour, l’humour et la mort qu’il va trouver. C’est aussi son identité d’Africain.

 

C’est, pour lui, le chétif au tient basané, le début d’une histoire invraisemblable, intimiste, que nous font découvrir Camara le Bossu, malien musulman, Eva, l’éthiopienne falacha, et Abdoullay le camerounais.

 

Tous ont fui leurs gouvernants, la misère, les guerres ethniques et les injustices d’un continent faussement solidaire. Une plèbe ne jurant que par le départ….vers le nord, aussi loin que possible. Tout au long de la lecture, au fil des pages, l’humour caustique de l’auteur se fond dans les entrailles nauséabondes du camp Jorgi où violence, haine et discrimination intra-communautaire écrasent des être déjà fortement désemparés.

 

La mort cruelle de Camara, tué par des nigériens pour avoir rouspété devant le spectacle d’une femme nue, marque une fracture entre communautés et précipite le départ de ceux qui constituent la minorité.

 

Commence alors un voyage vers l’inconnu avec comme compagnons de route Maria la Béninoise et Aïssa le Borgne. Puis, la traversée tumultueuse des territoires de l’est marocain, à destination de Melilia. Ce voyage, pour « Partir», Berriah va le vivre de l’intérieur. « Depuis ce jour, dit-il en avant propos, je me vois noir avec un cœur blanc. Depuis ce jour, j’ai enfourché mon destin vers l’inconnu… » Chahreddine invite, à travers ce récit poignant, le lecteur à prendre conscience de l’extrême détresse qu’éprouvent des milliers de déracinés en quête de liberté et de justice.

 

Une détresse encore d’actualité. En somme, un récit haut en couleurs, court et qui se lit goulûment…. L’ouvrage sera disponible prochainement en Algérie. Une fois passé entre ses mains, l’auteur prévoit d’organiser une offre dédicace à…. l'Oued Jorgi. 

in El Watan

 

 

 

Itinéraires interdits, édition Le chasseur abstrait (collection

Lettres Terres). Mars 2012 (110 pages). Prix 14 euros

 

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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 20:36

Le conseil national des Arts et des Lettres, une institution chargée de la délivrance de la carte d'artiste, notamment, a été installé officiellement jeudi soir à Alger. 

 

L'installation du conseil s'est déroulée lors d'une cérémonie présidée par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, en présence d'un aréopage d'artistes de divers domaines culturels (arts plastiques, poésie, littérature, chanson, cinéma, théâtre, etc.). Le chercheur en musique, Abdelkader Bendaâmache, est le président de ce conseil, créé en 2011 en vertu d'un décret exécutif et constitué de treize membres.

 

Il s'agit de Baya Rachedi (actrice), Sonia (comédienne), Yamina Chouikh (réalisatrice), Zoubir Hellal (plasticien), Brahim Bahloul (artiste spécialiste en chorégraphie),

 

 Zineb Laouedj (romancière), Nacera Mohamedi (poétesse), Kamel Hamadi (auteur-compositeur), Hamidou (chanteur), Samira Negrouche (poétesse) et Said Boutadjine (universitaire). Font également partie de ce conseil Zahia Benchikh El Hocine (représentante du ministère de la Culture) et Abdelali Deroua (représentant du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale). Dans une allocution, 

 

Mme Toumi a appelé les membres du conseil à accélérer l'installation des deux commissions nationales permanentes chargées de la définition des critères de reconnaissance de la qualité d'artiste et de la constitution d'un fichier national des artistes. 

 

Elle a précisé que ledit conseil veillait à la protection morale et sociale de l'artiste et participait par ses avis, recommandations et propositions à la définition des éléments de la politique qui vise à promouvoir les intérêts socioprofessionnelles des artistes. Présent à la cérémonie, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, a réitéré dans une allocution, l'engagement de son département ministériel à accompagner le secteur de la culture dans toutes ses démarches entreprises pour assurer une meilleure couverture sociale aux artistes.

Le Temps

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3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 14:30


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  A la lumière tamisée de la lampe de chevet, Elle fit balader son regard le long des moulures installées à la jonction des murs et du plafond, et qui donnaient pour l'ensemble un relief magnifique. Elle se sentait légère comme une feuille de vigne qui planait au grès des premières brises automnales. Le voyage du matin n'avait pas eu prise d'elle, et le sommeil semblait bouder son corps.

Tassadit regardait le plafond de plâtre, et dans sa tête, il neigeait des flocons d'images.

 

_____________________

 

- Hommes de pierres, profitez des derniers soubresauts de la nuit, celle que vous avez décrété quand la peur et le doute mordaient de pleines dents nos âmes ! L'écroulement de votre empire est proche, les murs de votre arrogance se fissurent ! N'entendez-vous pas ses craquelures ? Déchaînez vos derniers instincts enragés, la fonte de vos chaînes est pour demain !

Personne ne sort, personne ne lève le doigt. Personne ne montre son bout de nez.La peur a pris ses quartiers dans les cœurs des mâles. La voix de Aicha glisse sur les toits des maisons, inonde les ruelles, plane sur les champs, se faufile entre les arbres, glisse le long des ravines. Partout, elle se décline vérité, jugement divin, sort incontournable, coulée imparable. Elle souffle comme une bourrasque étourdissante dans les oreilles des gardiens des temps écoulés.

Fatiguée, probablement déçue de ne pouvoir griffer un visage d'homme, elle avale d'une traite la ruelle qui mène à la mosquée. Sur le minaret, elle se dresse face à la montagne, nue, toute nue – sa robe est accrochée à l’épi de faîte qui orne le dôme doré et flotte comme un étendard à la gloire des femmes martyrs - et d'une voix cristalline, celle d'un muezzin des temps insaisissables, elle crie à la face du ciel :

-Gloire à Dda Idir ! Gloire à Dda Idir ! Gloire à Dda Idir !

 

 

[ Extrait du roman : Le musc et le fichu, de Moussa Tertag ]

 

La presse en parle
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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 20:19

Pour ce journaliste algérien installé en France depuis les émeutes de 1988, écrire est un acte de liberté. A travers de nombreux articles, essais et nouvelles, il pose un regard critique empreint d’un profond humanisme sur l’histoire de l’Algérie, de la France et des rapports si conflictuels entre ces deux pays. S’il sait dépeindre la misère, la violence des guerres civiles en Algérie, il ne sombre jamais dans la fatalité. Yahia Belaskri croit avant tout dans la force de l’homme, la capacité des peuples à écrire leur histoire. Sa volonté se retrouve aussi dans son écriture. Yahia Belaskri se plait à rompre la linéarité de ses romans par des énumérations parfois violentes, une manière pour lui de "mettre le doigt dans la plaie" : le lecteur ne sort pas indemne de ses lectures. Si tu cherches la pluie, elle vient d’en haut évoque les destins tragiques d’un homme et d’une femme rattrapés par les violences religieuses et le poids de l’histoire algérienne récente : une plongée sans complaisance dans la décennie noire, ce roman lui a valu en 2011 le Prix Ouest France- Étonnants Voyageurs. En 2012, paraît Algéries 50, ouvrage qu’il co-dirige avec Elisabeth Lesne. Alors qu’on célèbre cette année le cinquantenaire de l’indépendance, confier l’écriture d’Algéries 50 à 25 écrivains, est une manière de contourner le discours officiel et de rendre le sort de l’Algérie à son peuple. Il s’agit d’un ensemble d’histoires, d’hommes et de femmes marqués par le destin de l’Algérie, qu’il s’agisse d’une terre fantasmée par des Pieds Noirs, ou des émigrés économiques, une société dont la dérive laisse sur le carreau un grand nombre de ses fils, ou bien un pays lointain pour les enfants d’Algériens nés en France. Un an après les premières révoltes du Printemps arabe, Yahia Belaskri apporte une dimension historique mais aussi humaine à ces évènements. Il n’y a pas une Algérie, mais des Algéries aux réalités multiples, et à l’histoire riche en violences : la colonisation, la Guerre d’Algérie, les guerres civiles, la misère. Pour Yahia Belaskri, l’écriture est ici un moyen de s’approprier l’histoire : "ceux qui n’ont pas les mots périssent. Ceux qui les possèdent arrivent à se reconstruire". Critique à l’égard du « grand récit » qui réduit depuis 1962 l’identité algérienne à l’arabité et à l’islam, son dernier roman souhaite rappeler la pluralité de l’Algérie. "Rappeler que ce pays (...) a été fécondé par des strates successives de populations apportant leurs cultures, leurs rites, leurs visions du monde." Racontant le destin d’un républicain andalou réfugié en 1939 en Algérie après la victoire de Franco, Une longue nuit d’absence exhume ainsi l’héritage oublié d’”Oran l’espagnole”.

Yahia Belaskri sera le 31 Mars à l'institut Français d'Oran pour debattre de son roman " Une longue nuit d'absence" à paraitre sous huitaine chez Vents d'ailleurs Editions

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