Il revient, dans cet entretien, sur les spécificités de cette nouvelle édition, sur les grandes lignes du programme, sur les nouveautés quant à l’agrandissement de l’espace d’exposition et les invités de ce 15e Sila.
Liberté : Le 15e Salon international du livre d’Alger est à la porte. Quelles sont les grandes lignes de cette nouvelle édition ?
Smaïn Amziane : On a la Suisse comme invité d’honneur, parce que c’est le pays qui a reçu l’Algérie en tant qu’invitée d’honneur au Salon de Genève. Cette année, on a des invités quand même de très haut niveau, comme Georges Corm, Azmi Bechara, Patrick Poivre d’Arvor, Benjamin Stora, Jacques Vergès.
Quelles sont les spécificités de cette
édition ?
C’est un salon classique comme tous les salons, sauf qu’il y a quand même dix conférences de haut niveau, cinq hommages qui seront rendus à Ouettar, Djeghloul, Bentobal, Saramago (le prix Nobel de la littérature en 1998), des rencontres entre éditeurs suisses et éditeurs nationaux — cela entre dans le cadre de l’invité d’honneur. Concernant les spécificités, on a pris des dispositions pour faciliter la tâche aux exposants : accès, parking, restaurant juste pour eux, toilettes… On a tout axé sur les facilitations aux exposants nationaux et étrangers.
L’an dernier, les éditeurs se sont plaints de la pluie et de l’humidité qui ont endommagé les livres. Avez-vous prévu quelque chose pour remédier à cela ?
Bien sûr. Il y a une couverture au plafond. Une toile qui doit absorber. Des équipements qui doivent être mis en place pour régler le problème d’humidité. Les allées sont beaucoup plus larges. Nous étions sur 3 mètres de large et là nous passons à 5. On a pris en considération toutes les défaillances de l’édition précédente autant que faire se peut.
Le Sila se déroulera pour la deuxième fois sous un chapiteau. Est-ce que vous
avez tenté de revenir au Palais des expositions ?
Ce sont des questions qui me dépassent. La décision a été prise d’installer le Salon au 5-Juillet, nous sommes là, mais il faut aussi constater que par rapport aux petits désagréments, il y a un avantage certain. On a essayé de régler certains problèmes d’ordre technique et naturel, mais il faut se rendre compte aussi qu’au 5-Juillet, on reçoit
150 000 visiteurs, ce qui n’est pas le cas à la Safex. Je pense qu’il faut un peu de considération pour le public. Il se retrouve mieux ici par rapport à la situation géographique, à l’espace, au parking, il y a dix fois plus de parkings ici qu’ailleurs. Il y a la proximité, nous sommes dans un point stratégique, il y a les universités qui ne sont pas loin, il y a une population universitaire de soixante mille étudiants juste autour de l’esplanade du 5-Juillet et il y a le Cous qui peut transporter les étudiants de l’université de Baba Ezzouar et de partout. Ce qui fait que si on devait parler du point stratégique, on est de très, très loin, mieux installé qu’ailleurs.
Le Sila cette année n’est pas de tout repos. Outre la polémique sur la participation de l’Égypte, il y a également deux tendances au Snel : l’une appelle au boycott et l’autre à la participation mais à condition de l’associer aux préparatifs…
Il faut poser la question au Snel, je n’ai pas à répondre à sa place. C’est au Snel de prendre ses responsabilités, qu’il boycotte ou qu’il vienne. Franchement, je ne peux pas rentrer dans ces considérations. En tant qu’organisateur, je n’ai aucune défaillance. Les éditeurs nationaux ont réservé, payé et viennent tous les jours. Ils vont commencer à s’installer à partir de demain (hier, ndlr). Pour moi, il n’y a pas de défaillance. Il y a toujours les cas de force majeure. C’est normal qu’on ait un ou deux éditeurs qui ne viennent pas à la dernière minute pour des raisons qui les concernent. Mais dans l’ensemble, à 99%, tout le monde a réservé, confirmé sa réservation et tout le monde a payé son stand. Pour nous, tout le monde est là. Pour le reste je me garde de répondre à la place des concernés.
Est-ce que la Bibliothèque d’Alexandrie et l’Union des éditeurs arabes y participent ?
Aux dernières nouvelles, elles participaient. C’est le ministère de la Culture qui les a invitées, et en tant qu’organisateur et responsable, au jour d’aujourd’hui, je n’ai rien reçu. Il faut voir du côté du ministère de la Culture.
Entretien publié dans Liberté
Ilustration : El watan