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16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 16:53

 

 

Ahlem est un écrivain qui dissimule à travers ses romans un père fantastique qui « hante » sa plume..

Je n'irais pas jusqu’à dire qu’il tient « la clef » de ses romans mais il est indéniable qu’il lui fit porter tout le poids de son histoire personnelle laquelle se confond avec l’histoire de l’Algérie.

Son père Mohammed Chérif est un homme très attaché à la poésie et aux auteurs classiques français. C’est un être extrêmement sensible qui adore faire partager Voltaire, Victor Hugo, et Jean Jacques Rousseau à la première personne qui lui prêterait une oreille attentive.


Cet homme est capable de te relater une bonne partie de l’histoire du nationalisme Algérien et des centaines d’anecdotes sur Constantine sa ville natale, constamment présente dans presque toute discussion à laquelle il participe.

Ahlem, sa fille aînée, a grandi dans un milieu familial dans lequel le père joue un rôle central.



 

Elle se sentait très proche du père, et à travers lui, de l’oncle considéré comme son frère aîné. Elle subissait déjà les soubresauts de la politique après l'independance qui lui a permis de découvrir une autre facette de la blessure algérienne ( la prise du pouvoir par le colonel Houari Boumediene et la tentative de coup d’Etat du colonel Tahar Zbiri ).

Elle vivait la plaie Algérienne chaque jour à travers la vie de son père militant du P.P.A ( Parti du Peuple Algérien ) qui avait connu - en son temps- la prison française à la suite des manifestations des algériens revendiquant ouvertement l’indépendance, un certain 8 Mai 1945 à Constantine.

Ahlem n’est pas étrangère à ce présent proche de nos mémoires, ni à ce passé qui pèse sur nous. Elle les porte en elle. Son père est présent partout dans ses écrits, même lorsqu’il n’apparaît pas.

Lorsque la guerre d’Algérie éclata ses cousins aînés ( Azzedine et Houba ) avaient toujours saisi la moindre occasion pour se solidariser avec les Moudjahidines notamment en participant aux manifestations estudiantines qui avaient éclattées à Tunis. Ils avaient fini dès 1955 par rejoindre le maquis des Aurès.

Il reste jusqu’à présent dans la mémoire d’Ahlem certaines traces de cette période, d’autant que la maison du père en cette phase cruciale de la révolution était devenu un lieu où convergeaient les moudjahidines, ceux qui partaient pour rejoindre le maquis, ou ceux qui revenaient pour se soigner.C’est ce qui advint d’ailleurs à Azzedine devenu plus tard un officier supérieur de l’ALN.

Le père, haut fonctionnaire, fut victime d'une dépression dès 1967 en partie à cause de son incapacité à gérer les conflits gènérés par la prise du pouvoir par le colonel Houari Boumediene en 1965.

Il devra fréquenter de manière assidue le service de psychiatrie de l’Hospital de l’armée.

Ahlem était adolescente à cette période.

Elle était lycéenne au lycée Aïcha, l’aînée d’une famille de quatre enfants.A elle revenait « le plaisir » de rendre visite à son père hospitalisé à l’hôpital de l’ANP de Bab El Oued au moins trois fois par semaine.

La maladie de son père était d’une certaine manière la maladie de l’Algérie. C’est ainsi qu’elle la percevait.

En plus de son travail quotidien qui le conduisait à effectuer plusieurs missions à l’intérieur du pays, conseiller auprés de la présidence pour les questions agricoles, il animait une émission radio en langue française, consacrée à la sensibilisation des auditeurs aux problèmes liés à la mise en œuvre de l'autogestion des terres agricoles abandonnées par les colons .

Ahlem était toute fière d’écouter son père à la radio.Quelques années plus tard elle en fit de même.

Par ailleurs toujours dans la cadre du bénévolat, le père consacrait une partie de son temps libre à rédiger des ouvrages destinés à l’alphabétisation, compagne lancée par le président Ben Bella.

Le soir venu, il s’assurait que les enfants dormaient, puit se remettait au travail.

Lorsque Ahlem toute jeune ( 18 ans ) présentait son émission radio à succès « hamassat », lorsqu’elle se publiait des articles dans les journaux, lorsqu’elle décrochait son Baccalauréat, son père en ces moments là était hospitalisé pour elle c'était une souffrance. Une certaine Algérie qui faisait tout dans la douleur.

Au début des années soixante dix Ahlem se rendit à Paris.

Mariée à journaliste Libanais sympathisant de la lutte algérienne, elle se consacra aux études universitaires, couronnées par la soutenance d'une thèse ayant pour titre "Algérie femme et écritures", tout en élevant ses trois enfants.

Au début des années quatre vingt elle renoua avec la littérature en collaborant à plusieurs revues éditées à Paris et à Londres.

Ahlem, même si elle fait partie de la nouvelle génération d’écrivains, elle a derrière elle néanmoins un quart de siècle d’activité dans le domaine de la littérature et du journalisme.

Aujourd’hui elle vient de créer le prix Malek Haddad un alibi à l’amour de l’écriture.

Les algériens ont de formidables aptitudes croit-elle et sont capables de magnifiques prouesses pour peu qu’on leur fasse confiance, et qu’on les mettent sur les rails.

N’est ce pas la plus belle des ambitions que de voir d'autres talents reprendre goût à l’écriture...

PS : Que les " internautes lecteurs " ne s'imaginent pas que par mégarde, j'ai mis tout au long de ces paragraphes, au devant de la scène, le père, et qu' à Ahlem j'ai presque attribué un rôle second .

Croyez-moi tout comme le père se confond avec l'histoire de l'Algérie contemporaine, Ahlem lui emboite le pas, non seulement pour se placer à travers lui en tant que témoin d'une époque, mais aussi pour le perpétuer à l'infini.......

 

Mourad Mostaghenemi



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16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 14:10
 
Née à Alger le 28 juin 1961, Katia Hacène est issue d’une famille d’intellectuels, originaire de la Grande Kabylie (Algérie). 
Après avoir poursuivi des études primaires et secondaires au lycée français d’Alger (lycée Descartes), elle obtient un baccalauréat série philosophie-lettres puis une licence d’anglais à l’université, ce qui lui permet d'enseigner cette langue lorsqu'elle en a l'opportunité. 
En 1986, elle embrasse une carrière de journaliste polyvalente en langue anglaise et française au journal « Horizons ». 
Au début des années 1990, elle devient membre fondateur du quotidien francophone « Le Soir d’Algérie » et occupe un poste de chef de rubriques : elle gère notamment la page de la femme et celle de la communication. 
Actuellement à Toulouse (France), elle se consacre, essentiellement, à l'écriture et participe à des manifestations littéraires telles que des Salons et Festivals du Livre.
L'auteur est aussi engagée dans le bénévolat et reste à la disposition des associations qui la sollicitent. 
 
Ses principales publications :
 
- Romans :
Le destin de Narimane (éditions Durand-Peyroles)
Jusqu’au bout des flammes (éditions Durand-Peyroles)
 
- Recueil de textes en rimes :
La vie comme elle vient (éditions Durand-Peyroles)
 
Source : Site de l'écrivain        
 
 
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16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 13:45

 

derdourIl est l'auteur de trois recueils de poèmes, parus sous les titres : Les Consternations, Double Spirale et Tornade. Mordu du verbe, l'universitaire Kamel Derdour, natif de l'antique Cirta,Constantine, propose ainsi, aux amoureux de la rime, des poèmes qui suscitent un grand plaisir et une sensation profonde, comme le relève, d'ailleurs, l'un de ses préfaciers, en l'occurrence l'homme d'écriture et chercheur en histoire de l'art et de l'architecture, Nacer Eddine Haderbeche. Le recueil de poèmes Les Consternations permet, note-t-il, de découvrir un cheminement de pensée et d'impression dans un style imagé traduisant « un rapport de surdité qui semble être établi entre le poète et son environnement ». Kamel Derdour est un poète de « la liberté, tout comme l'amour pour les hommes, pour la patrie » qu'il a assumé d'ailleurs « avec courage ».Les deux autres recueils de poèmes, Tornade et Double Spirale de Kamel Derdour, qui est un proche du défunt Hsen Derdour, homme de culture et auteur de Annaba, 25 siècles de vie quotidienne et de luttes (SNED 1983), ne manquent pas également d'intérêt. Le premier est en quelque sorte une autobiographie de l'auteur qui ressuscite et se rappelle avec « délectation » de quelques moments de sa vie en rapport avec l'histoire. Séduisant par la qualité d'un vocabulaire riche et attractif faisant appel à des mots tirés de la mythologie grecque, le recueil de poèmes Double Spirale dégage « un certain lyrisme qui fait apparaître » l'exaltation, des sentiments personnels, des émotions et des passions. La qualité de l'édition de ces trois recueils de poèmes de Kamel Derdour, disponibles dans les librairies, incite à la découverte et à la lecture de cet auteur, omniprésent dans la scène culturelle de l'antique Hippone.

 

Source : Bouillon de culture.

 

Pour le plaisir de lire davantage sur Kamel Derdour, voici ci-joint un interessant article paru le 21 Avril 2010 sur les pages culturelle de l'EST Républicain  :

 

 Selon P. Reverdy : "La poésie c’est le lien entre moi et le réel absent"
Le recueil de poèmes de Kamel Derdour, porte un titre évocateur. Travail du signifié et du signifiant révélant l’état d’âme de ce poète cette mélancolie que l’on retrouve dans spleen de Paris de Charles Baudelaire.
Kamel Derdour par ses choix et des mots simples et familiers nous invite à ce voyage fait de significations. Le mot chez lui est un pouvoir. La sonorité de ses vers sont un champ de plaisir et de délectation. Il nous offre une anthologie par cette disposition des phonèmes.
Ce recueil est comme dit Paul Valery « une machine à produire l’état poétique au moyen des mots ». Kamel Derdour nous livre ses impressions, ses ressentis dans un monde qu’il veut interpréter, c’est sa vision du monde. Il est comme dit V. Hugo dans les contem-plations :
Le grave laboureur fait ses sillons et règle la page où s’inscrira le poème des blés. La poésie chez K. Derdour, incantatoire, produit des symboles et des images suggestives : « Une manière d’approcher l’image ».

Comment peut-on lire « les Consternations » ?

Cette œuvre poétique est la rencontre entre l’organisa- tion linguistique et l’organisa- tion rythmique et métrique. Il faut pour déprécier ce pro-duit achevé qu’est le poème, analyser le niveau phonique (rime, assonance) morpho- syntaxique (emploie dans ce recueil de la conjonction et de l’expression de la condition Si), le champ lexical (fleuve – rivière – chameau – coupole) et le niveau rhéto-rique (allitération : femme flamme), syllabes atones et accentuées, parallélisme, nous déplacent dans un temps et un espace où confi-gure la beauté, l’émerveille- ment.
Dans les Consternations, il y a des poèmes longs et des poèmes courts. Des poèmes longs comme Par les cieux poétiques, Que Dieux nous ait en garde, et des poèmes courts comme À l’eau, Dans la lune, Naufrage, À mains nues.
L’artiste pour dire choisit la forme, et sa technique devient appel, voix, comme dans Carthage et Venise et surtout El-Oued ; l’exclama-tion éclate le rêve et l’euphorie.
Le décor est en effet sublime : les chameaux, les coupoles, les variétés de couleurs : jaune, blanc ; le soir, l’astre. Dans Sérénade de l’Edough, l’univers végétal s’offre à nous. Ces courts instants qui nous font vibrer, Dryades, l’azur, ballades, l’air pur, chanson, amour. Ce sont ces petits « riens » et ces « vagues » qui font le poème comme le dit S. Mallarmé. Paysages qui nous renvoient à la peinture impressionniste de Manet, Courbet, V. Gogh…
Kamel Derdour a une grande culture poétique, il maîtrise la versification. Il interpelle à la fois les poètes de la pléiade, J. Du Bellay, Ronsard mais aussi les poètes romantiques : Lamartine, A. De Musset mais aussi Rimbaud dans Le val et Apollinaire dans Femme flamme (utilisation de la calligraphie) comme dans Alcools de l’auteur du pont Mirabeau.
L’inanimé chez Derdour s’attache à notre être et à notre psychisme. Il retrouve ces « idées lumineuses » qui parlent à notre inconscient. Le temps pour lui est fugitif mais combien précieux. Le temps est « un joueur aride » disait Baudelaire.
Pour Derdour il s’agit d’aller à sa récolte, le cultiver et l’apprécier. « Oh temps suspends ton vol » disait le poète.
L’auteur des « Consterna-tions » nous le montre dans le regard : D’un fleuve à l’autre, Désespoir, Juste un petit coin de temps.
D’un fleuve à l’autre, c’est le temps du poète, un temps écho. Nous retrouvons dans cette philosophie du temps chère aux surréalistes : « ce dur désir de durer » et ce vers célèbre « Si c’était à refaire, je referai ce chemin » K. Derdour l’investit à sa manière.
Dans les deux autres recueils " Double Spirale phantasmallégorique" et "Tornade phantasmonirique", on est dans l’atmosphère de l’illusion et de la vision du poète. Le vers devient musique, partage, envoûte-ment. Les termes : jardins, le vent, servent à apaiser nos états d’épuisement. C’est l’espoir et la volonté d’exister loin du néant. Cela nous rappelle Ronsard, ce poète de la rose.
Il faut savourer : Si c’était à revivre, Quelle merveille, Cueillette. Le poème se fait hymne, ADIEU – J’ai pleuré, C’est la vie, Valentine (disposition des vers donnant le dessin d’un vase orné de fleurs) ; bouquet, signe de notre espérance dans ce quotidien mobile. Ici K. Derdour fragmente le temps en couches successives.
Le temps est volupté, il est fuyant. Nous passons comme la rivière. Lire K. Derdour est un plaisir du texte.
Paul Eluard a dit : « Le poète est celui qui inspire bien plus qui est inspiré ».
Que nous inspire K. Derdour ? Un ravissement, une émotion. Le poète édifie un monde en « éclats ». le vers, chez ce poète est libérateur.

Poésie de K. Derdour

- Les Consternations.
- Double Spirale Phantasmallégorique
- Tornade Phantasmonirique.

Editions El Wissam –
Annaba - 2010

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 22:01

       Latifa Ben Mansour est née en 1950 à Tlemcen (Algérie). Docteur d’État ès Lettres et Sciences humaines, elle enseigne à Paris. Voici quelques unes de ses oeuvres :

           Latifa Ben Mansour - L'année de l'éclipse

 

 

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 21:43

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Fatima Gallaire est née en 1944 en Algérie, mais vit à Paris depuis plus de vingt ans. Après son diplôme de Lettres Françaises à Alger, elle arrive en France et obtient une licence de cinéma à Vincennes. Auteur de terrain, elle a mené de nombreux ateliers d’écriture, tous genres littéraires confondus puisqu’elle écrit aussi bien des nouvelles, pièces, récits et documentaires cinématographiques. La plupart de ses œuvres ont été montées et certaines sont traduites en douze langues.
En 1990, elle reçoit le Prix Arletty du théâtre francophone, et en 1994 le Prix de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre.

Parmi ses oeuvres publiées, on peut citer :

Théâtre aux éditions L’Avant-Scène ou Les Quatre vents :

Princesse
Les Co-épouses
Témoignage contre un homme stérile
Au cœur, la brûlure
Les richesses de l’hiver
La Fête virile
Rim, la gazelle
Au loin, les caroubiers
Molly des Sables

 

Nouvelles (participation à de nombreux recueils collectifs et revues) :

Jessie ou l’appel du désert, Syros
Le destin d’un opposant, Nouvelle-Donne
La saison des dattes dans Sud/Nord (n°5)
La théâtreuse inopportune dans Sud/Nord (n°17)
Le médecin aux pieds nus dans Harfang (n°21 – 2002)
Baï, dans Une Enfance algérienne, Gallimard

 

Littérature jeunesse publiée chez Hurtubise à Montréal :

Le Mendigot
Le Chant de la montagnes

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 20:30

Jean SenacNé en 1926, à Béni-Saf, près d’Oran, d’une mère célibataire d'origine espagnole. Cette naissance bâtarde marquera son œuvre et sa vie. Il est d'abord instituteur, puis il se rapproche du monde culturel algérien dont il partagera les interrogations et les luttes. Il faisait partie de ces Algériens d'origine européenne qui ont embrassé la cause de l'indépendance de Algérie. On le surnommais, Yahia El Ouahrani.

« Issu d'un milieu ouvrier, il s'intéresse dés l'âge de 12 ans à la poésie. Admis dans l’armée de l’air à l'age de 20 ans, il s'installe à Alger et fréquente les milieux littéraires de l’époque, ce qui lui permet de rencontrer de nombreux écrivains Français et Algériens comme Simone de Beauvoir. Déjà acquis à la cause de l'Algérie indépendante, il participe au lancement de plusieurs revues littéraires dès l'année 1950 avec des écrivains algériens tel que Kateb Yacine et Mohamed Dib et rejoint le FLN (Front de Libération Nationale) en 1955 en France. » (El-Watan)

Poète avant-garde, ami de René Char et d'Albert Camus - avec lequel il a rompu en raison de divergence sur la solution du problème algérien. En 1962, il retourne en Algérie. Toute sa vie a été consacrée à l'art, à la poésie, à la création. Jean Sénac était animateur culturel, conférencier, réalisateur pour la radio, créateur de revue, organisateur de rencontres et d'exposition.

Il s’est peu à peu éloigné du régime dont il avait chanté les louanges à ses débuts. Marginalisé, notamment en raison de son homosexualité, les dernières années de sa vie ont été difficiles. Jean Sénac a été assassiné par des inconnus dans des conditions mystérieuses, la nuit de du 29 au 30 septembre 1973.

« Assassiné. Comme F. Garcia Lorca, M. Feraoun, Pasolini avant lui; T. Djaout, Y. Sebti après lui. À peine reconnu en France, banni par le nouvel ordre algérien malgré sa lutte pour l'indépendance. Dès 1954, Albert Camus - avec lequel il devait rompre pendant la guerre d'Algérie - publia ses poèmes, René Char les préfaça. De grandes ombres les hantent de Verlaine et Rimbaud à Jean Genet. Lecteur, commence par les lettres de Sénac, écrites de 1966 à 1973, pour comprendre les tourments de l'homosexuel émerveillé par la beauté des choses, de l'homme libre luttant contre l'injustice. Tu trouveras ensuite des analyses essayant de transmettre la palpitation de l'oeuvre poétique tendue vers le "corpoème", ou dévoilant les secrets autobiographiques d'un fils sans père, bâtard exclu qui rêve désespérément d'assembler la vie. L'adulte-enfant, orphelin du monde, a quitté la terre en nous laissant ce poème : "Quand je serai mort, jeunes gens,/ Vous mettrez mon corps sur la mer :/ Vous serez des hommes libres/ Vous construirez une culture sans races/ Vous comprendrez pourquoi ma mort est optimiste." Jean Sénac. »

 

Source : Bibliomonde.com

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 15:16

 

Nina Bouraoui, écrivain, est née à Rennes en 1967, d'un père algérien originaire de Jijel et d'une mère bretonne.


Les quatorze premières années de sa vie, elle les passe à Alger. Puis elle vit à Paris, Zurich et Abou Dabi avant de revenir à Paris.

Dans ses romans, elle écrit sur l'amour, l'identité et ses troubles ainsi que sur son enfance algérienne dont elle conserve la nostalgie. À la différence de ses autres romans (même du Bal des murènes dans lequel il s'agit d'un narrateur masculin), Avant les hommes n'est pas revendiqué par l'écrivain comme étant autofictionnel. Dès son premier roman en 1991 s’affirme l'influence de Marguerite Duras dans son œuvre. La vie et les œuvres de Hervé Guibert, Annie Ernaux, Violette Leduc et David Lynch, parmi d'autres, se retrouvent aussi dans les romans (et les chansons) de Bouraoui, surtout dans Mes mauvaises pensées. Le déracinement, le désir et l'écriture sont les thèmes majeurs de son travail.

Un de ses poèmes a été repris par le groupe Les Valentins et mis en musique dans la chanson La Nuit de plein soleil.

Elle est Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres et ses livres sont traduits dans une quinzaine de langues.

Source : Ecrivains Maghrebins

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 13:26

pierre frehaUn voyage en Algérie, un roman tiré de ce retour et, maintenant, le désir ardent d’acquérir la nationalité algérienne. Après l’arrivée de sa famille en France en 1962, Pierre Freha a étudié au lycée Henri IV de Paris puis à Normale Sup. Il a été enseignant, consultant en marketing, journaliste, animateur d’ateliers d’écriture, conseiller littéraire. Il a écrit une dizaine de livres dont 6 romans et une pièce de théâtre pour la radio qui lui a valu le grand prix Paul Gilson 1989. Son sixième roman, La conquête de l’Oued. L’exil et le retour vers le pays perdu (L’harmattan, Paris, nov. 2008), est un hymne d’amour à l’Algérie. Mêlant fiction, histoire et actualité, il remonte le temps colonial, qu’il croise avec la réalité de 2007.

 

Nadjia Bouzeghrane

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 13:17

pierre frehaVieil Alger (éditions Orizons, Paris 2009)  est un recueil de cinq belles nouvelles que Pierre Fréha nous donne à lire. Elles constituent une sorte de parenthèses ouvertes sur la famille Cazès, déjà personnage central de son précédent roman, la Conquête de l’oued. 

C’est en fait l’histoire de l’une des deux branches du judaïsme algérien, les Sépharades, chassés d’Andalousie, en même temps que les Arabo-berbères, par les Rois catholiques, au cours de la Reconquista, en 1492. L’autre branche de ce judaïsme en Algérie trouve son origine dans une partie de la diaspora (dispersion) des Juifs de Palestine, il y a 2 000 ans. L’histoire des Cazès s’emboîte ainsi dans celle, romancée, de l’Algérie, sous dominations ottomane puis française.

Arrivés à Alger, dans une conjoncture favorable, les frères Isaac et Jacob Cazès purent ouvrir un magasin d’horlogerie à Bab Azzoun, dans la Casbah d’Alger. Cette boutique, que plusieurs générations de Cazès héritèrent tour à tour, sert pour le narrateur de lucarne sur la chronique algéroise.

Elle a en effet assisté à l’arrivée en sauveur, vers 1515, des quatre frères Aroudj, avant qu’ils ne se transforment en oppresseurs. Ce fut le point de départ de trois siècles de présence ottomane dans la future Régence d’Alger.

Ces célèbres corsaires, qui écumaient la mer Méditerranée au même titre que les puissances chrétiennes européennes, et bien que dotés d’une armada, mirent quinze longues années avant de se décider à mettre fin au blocus du port d’Alger par la marine de guerre espagnole.

La boutique s’est trouvée également peu ou prou mêlée à quelques-uns de ces événements. Baba Aroudj, après avoir trucidé le roi d’Alger, Salem Toumi, y avait acheté une magnifique montre, un cadeau pour la sublime Zaphyra, la reine veuve, qu’il voulait s’offrir vainement en prime pour son crime.

C’est également entre ces murs que se fomenta une partie du complot des notables algérois et ceux de la Mitidja, voisine, pour se libérer du joug des Aroudj ; une tentative que ces derniers avaient baignée dans le sang.

Mais le pire que la population eut à subir, fut la prédilection sexuelle perverse des Janissaires ottomans pour leurs filles et leurs garçons qu’ils allaient jusqu’à kidnapper et séquestrer, des semaines ou des mois dans leurs casernes.

C’est ainsi que ce malheur frappa doublement Djamel, un proche des Cazès ; un Algérois de naissance, fils de Grimaldi, un immigré d’origine génoise, qui se maria avec une Algérienne, après sa conversion à l’islam.

Ces soldats ont non seulement enlevé son fils, Omar, mais ils l’ont lui-même enfermé dans un sac en toile de jute et jeté à la mer, parce qu’il avait osé leur réclamer la libération de son enfant.

Puis, vint en 1870 le décret Crémieux qui octroya d’office la nationalité française aux Juifs d’Algérie. Si cette décision avait emporté l’adhésion de la majorité d’entre eux, qui y ont vu une protection contre l’antisémitisme et l’oppression qu’ils subissaient de la part de la société coloniale, Simon, le père du narrateur, ainsi qu’une minorité de ses coreligionnaires, y ont vu plutôt un moyen de dépersonnalisation et une mesure discriminatoire envers leurs compatriotes musulmans.

Le narrateur rappelle que le système colonial avait refusé jusqu’au bout l’égalité des droits aux Algériens musulmans, qui constituaient la très grande partie des habitants, et de surcroît dans leur propre pays.

Cette opposition est également illustrée dans cette fiction par, d’un côté, le rabbin libéral métropolitain, Mahir Charleville, envoyé de Paris quelques années avant l’avènement de ce décret pour officier dans la synagogue d’Oran, en vue de faire « évoluer » les Juifs autochtones, et de l’autre, le rabbin berbère, Kanaouï, qui ne voyait pas pourquoi les judéo-berbères de son pays devraient abandonner leur algérianité, alors qu’ils la vivent en plein accord avec leur judaïté.

Mais le lobby colonial considérait ce décret comme un scandale et dont le seul tort était qu’il accordait aux Juifs les mêmes droits que les populations d’origine européenne, pourtant nouvellement installées en Algérie.

C’est ainsi qu’Edouard Drumont, de sinistre mémoire, et ses sbires fomentaient régulièrement des campagnes nauséabondes faisant des Juifs les boucs émissaires de tous les maux de la colonie algérienne et de la métropole, des émeutes contre eux et le pillage de leurs magasins, qu’ils appelaient aussi à boycotter, listes nominatives à l’appui, qu’ils publiaient dans leurs feuilles de choux, notamment la Libre parole, de Drumont, pratiquaient la discriminations à l’embauche des demandeurs d’emplois juifs…

Éléonore, qui avait tenu à ce que ses enfants portent des prénoms français, au grand dam de son mari, afin qu’ils ne soient plus la cible des racistes, subit de plein fouet ainsi que son époux, et surtout leurs enfants et petits-enfants,  les néfastes conséquences de l’abrogation du décret Crémieux et la promulgation de lois scélérates antijuives, par le régime de la Collaboration du maréchal Pétain, durant la Seconde Guerre mondiale.

Joseph écrivit à son fils Philippe résidant à Vichy pour l’informer des campagnes antisémites, auxquelles ses « frères » musulmans ne voulaient pas s’associer, en dépit de l’habileté de la propagande coloniale pour monter les uns contre les autres, Juifs et musulmans.

Pour sa part, Max Régis, un jeune Juif, débarquant à peine de métropole, décrit la chaleur et la fraternité avec lesquelles Ben Brimath, chef du groupe des conseillers municipaux musulmans d’Alger, l’avait accueilli et s’était entretenu avec lui. « Le maire est un excité, un fanatique, lui confie–t-il. Il lance des appels à l’action directe antijuive, mais nous ne le suivrons jamais. »

Pierre Fréha, roman français d’origine algérienne, fait de nouveau preuve de son talent de conteur dans ce recueil de nouvelles, qui méritent d’être lues.

 

Source :  Respublica

 

 

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 11:27

tombe sous le grenadier-copie-1Un village quelque part en Algérie. C’est un village, ordinaire qui ressemble à tous les autres villages du nord du pays.
Dans ce village, il y a, bien sûr, des habitants et des animaux domestiques. Il n’y a pas de pays sans paysans. Les villageois ont des arbres fruitiers, des champs cultivés et des animaux domestiques. Dans la forêt vivent des animaux sauvages. «C’est ici, entre monts et vaux, poules, lapins et poussins, chats, chiens, biquets, agnelets et moutons, sans oublier l’âne, cette bête de somme si utile, que j’ai vu le jour. Dans ce pâté de maisons tourné vers la montagne et encaissé dans un vallon», raconte Amar Zentar dans son nouveau roman La tombe sous le grenadier, chronique du temps qui revient, paru aux éditions Mille- Feuilles. Dans les villes, on entend des bruits de moteurs, des klaxons d’automobilistes plus ou moins pressés et des tas d’autres bruits «mécaniques». A la campagne, le coq chante, la chouette hulule et les chiens aboient (même si les caravanes ne passent plus par ici). «La nature fait bien les choses. Malgré toute l’ingratitude de l’homme à son égard. C’est ainsi qu’elle nous a gratifiés d’une vingtaine de figuiers, toutes variétés confondues par ailleurs, de trois grenadiers, de deux frênes et de trois sortes de raisin », raconte, encore, le narrateur. La vie dans ce village est rythmée par les saisons, comme dans tous les villages du monde. A la saison des poètes, «c’est un brusque sursaut. Le printemps se réveille. Symphonie des sons et des tons. Les coquelicots fleurissent et tapissent les prés. Une nuée de papillons de toutes les couleurs et de diverses dimensions, voletaient dans le ciel d’un bleu pervenche. Toute la nature bourgeonne et déroule sa nouvelle parure ». En été, «dans l’air dansant des chaudes journées, le chant rauque des cigales monte des bas-fonds vers le ciel». Ici, il y a un idiot du village, comme dans tous les petits patelins à travers le monde. Mais, «l’idiot du village n’était pas si… idiot que ça (…) il était mi-anormal, mi-lucide. Tout comme sa sœur qui ne parlait pas pour ne rien dire… Avec ce simplet ou considéré tel par tous ceux qui ne se donnaient pas la peine de l’écouter à défaut d’essayer de le comprendre, je m’entendais plutôt bien. A tel point que certains villageois, me voyant en sa compagnie, se demandaient qui de nous deux était vraiment le plus fou», écrit Zentar à la page 113, de ce roman largement autobiographique. On ne peut pas dire qu’il ne se passe rien dans ce village. Ainsi, «le roi des coqs» qui battait tous ses rivaux à l’issue de combats souvent homériques a failli être sacrifié «pour une brumeuse histoire de gri-gri». Les jeunes se lancent, parfois, des défis insensés comme celui de sauter dans la rivière du haut d’un rocher. Un chien peut aussi attaquer une poule, histoire de varier son menu quotidien. Mais tout cela fait partie de la vie d’un village. «…Et puis un jour tout a basculé : les chèvres ne donnaient plus de lait, les biquets trop longtemps sevrés sont morts, les vieux rendaient l’âme un à un, les jeunes ont abandonné le village pour traverser la mer, les arbres calcinés ne repoussaient plus, les papillons ont miré vers d’autres biotopes, les grenouilles ne coassaient plus, le coq refusait de chanter, les poules de pondre des tufs…» Quelque part dans ce village, un grenadier déploie toutes ses branches «pour ne protéger qu’une seule tombe». Rien ne peut remplacer la perte d’une mère… Amar Zentar, journaliste et écrivain, est né en 1950 aux Ouadhias (Tizi-Ouzou). Il est licencié en droit à l’université d’Alger. Il a travaillé dans diverses publications publiques et indépendantes, notamment, Révolution africaine, Algérie Actualité, El Moudjahid, le Citoyen et le Courrier d’Algérie. La tombe sous le grenadier est son troisième roman, après Le but (Laphomic) et Journal d’un plumitif (Dar El-Gharb). Amar Zentar compte publier prochainement un recueil de poésie auquel il a, déjà, donné le titre de «(Dé) bris de vers».
K. B.
Roman La tombe sous le grenadier, de Amar Zentar (Ed. Mille-Feuilles).
142 pages. Année 2010.
Prix : 400 DA.

 

Source : Le Soir d'Algérie

 

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