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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 22:20

 

C’est un roman plein de sérénité que vient d’écrire Bernard du Boucheron même s’il aborde une période difficile de l’histoire algéro-française. « Salaam la France »* raconte le pays de Kateb Yacine juste avant le début de la guerre de libération. C’est une période qui semble lointaine aujourd’hui ; dans les mémoires, elle est déjà presque irrémédiablement perdue. L’écrivain arrive cependant à la restituer, à lui donner corps, sans haine pour personne, juste avec des vérités même si parfois elles sont difficiles à écouter.

 

de Bucheron« Salaam la France », commence avec une visite d’investisseurs français dans l’Algérie indépendante. Frédéric fait partie de cette délégation qui vient ramasser de l’argent dans un pays où le pétrole et le gaz ont fait perdre la tête à de nombreux dirigeants. Frédéric a l’amour de cette terre qui lui valu son premier travail, médecin de bled, bien des années auparavant. C’est cette belle et splendide Numidie qui lui a appris la vie, l’amour, la solidarité, le sens de l’existence face à l’absurdité du monde. « Rien n’égale la servilité de l’homme d’affaires français coincé entre l’espoir du profit et la menace de représailles », écrit le lauréat du grand prix du roman de l’Académie française.

Ce dernier plonge ensuite son lecteur dans cette Algérie de jadis où les colons imposaient leur loi et ne voyaient pas venir la révolte des plus démunis, de ceux qui n’avaient plus rien à perdre. Après Alger où il rencontre Jésus Martinez, un homme qui a le racisme dans le sang, Frédéric fait la connaissance de la belle Elise, une fille de riches propriétaires terriens de la Mitidja. Puis le médecin débutant se retrouve à Bou Djellal, aux portes du désert. Là il fait corps avec son entourage, tout en essayant de limiter les complots des uns et des autres. Parfois il est vétérinaire, ou l’homme à tout faire des autorités du patelin. Frédéric prend également soin de la santé des femmes de la maison close de la région où l’une des prostituées, Malika, va tomber amoureuse de lui. Mais cette belle femme va mal terminer ; ne voulant plus continuer à faire le plus vieux métier du monde, elle est sauvagement amputée de son nez, en guise de représailles, par un homme de sa tribu.

Annilka est l’autre femme qui a marqué Frédéric durant son séjour sur les Hauts Plateaux. C’est une Danoise, mariée à un certain Naulet mais qui aime plutôt Sdira, un collaborateur du système colonialiste. Cette fiction se termine par l’assassinat d’Annilka sous le regard de Frédéric. C’est Sdira qui met fin à l’existence de la belle femme venue du grand Nord. Entre Frédéric et Annilka, le malentendu a souvent régné. « L’accord était impossible entre l’idéalisme d’Annilka, nuancé d’hypocrisie, et ma trahison anticolonialiste exempte de toute compassion pour les colonisés », écrit Bernard du Boucheron.

 

  Salaam la France

 

Source : TSA

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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 18:49

Vingt et un artistes peintres aux tendances différentes exposent jusqu’à la fin du mois en cours, leurs œuvres dans la toute nouvelle galerie d’art du centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar à Alger.

Vingt et un panneaux amovibles ont été squattés, le temps de cette  remarquable exposition, par vingt et un plasticiens aux talents avérés et reconnus. Le vernissage de cette exposition intitulée«Expressions plurielles», a eu lieu jeudi dernier en présence d’un nombre assez important d’invités de marque. Selon Ludmila Gadar, manager marketing communication, le centre commercial de Bab Ezzouar met  sa galerie à la disposition de tous les artistes désirant exposer leurs oeuvres à titre gracieux.  Les intéressés peuvent venir exposer sans aucune contrainte ou condition.

«On ne touche rien sur la vente  des oeuvres.  Nous avons essayé de rassembler plusieurs artistes aux courants artistiques différents, pour, justement, donner le ton et montrer que tout au long de l’année, des expositions seront organisées avec des thématiques différentes. Nous allons faire en sorte de représenter les différentes régions du pays. Notre but est de mettre à la disposition du grand public l’art algérien», explique-t-elle.Cette galerie au périmètre réduit a le mérite de mettre en avant-plan les travaux d’illustres sommités de la peinture algérienne.

Palette diverse et riche

L’artiste peintre Farid Benyâa qui, jusque-là nous avait habitués à découvrir ses collections dans sa propre galerie d’art à Birmandreis, expose une oeuvre intitulée K’hol stylisée. Cette dernière montre une jeune fille de Bousaâda se faisant maquiller par une adulte. Il s’agit d’une oeuvre qui s’inscrit dans le style dans lequel l’artiste appartient. Ce mélange de figuratif et d’abstraction est un clin d’oeil à  notre patrimoine. «C’est, explique l’artiste, une volonté de s’inscrire dans l’universel, c’est-à-dire donner la possibilité à l’observateur d’interpréter l’oeuvre selon son imaginaire, ses fantasmes et ses rêves.» Il est à noter qu’à l’occasion de la célébration des dix années de galerie le 25 novembre prochain, Farid Benyaâ étrennera une nouvelle facette de son travail en dévoilant une exposition de sculpture intitulée «Mise en scène».

Diplômée de l’Ecole des beaux-arts d’Alger depuis 1979 avec une spécialité en miniature, l’artiste peintre Ferahi Fatma Zohra expose un tableau en acrylique, représentant une danseuse. Usitant un tracé semi-figuratif, l’artiste s’est servie d’une palette de couleurs gaies. Comme elle  l’explique si bien, «j’aime bien les couleurs gaies et la lumière. Tous mes sujets sont joyeux. On les voit et on les ressent». Cette dame qui compte pas moins d’une soixantaine d’expositions, détient une école d’art privée où elle met à la disposition aussi bien des profanes que des initiés son savoir-faire.

Architecte de formation,Yacine Belfred nous transpose dans l’univers mystique de la mythologie grecque. Il présente un tableau de grand format intitulé Pénélope.  L’artiste a   opté pour une Pénélope africaine avec des couleurs se déclinant en une tapisserie, faite à base de laine blanche. Fidèle à son style, Nourreddine Chegrane envoûte plus d’un avec cette acrylique aux tons bleus intitulée Danseuse. La femme traditionnelle -gardienne des us et des traditions- est omniprésente de par sa prestance et sa beauté.  Pour sa part, Dokman Amor Driss pose la problématique de la paire de mains, ployant dans un arc-en-ciel de couleurs. Avec Turbulence et  Révolte, Souhila Belbahar propose des oeuvres reflétant les divers tumultes de la Terre.

Dans portrait 1 et 2, Mohamed Hioun peint un duo de visages homme et femme, rongé probablement par la douleur. En somme, cette exposition de peinture dégage une explosion de beauté, de couleurs et de sentiments. Si vous êtes de passage du côté du centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar n’hésitez surtout pas à visiter cette nouvelle galerie d’art. Un véritable enchantement vous attend.

nassima Chabani

 

Source : El Watan

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 21:22

fadhma ath mansourFadhma ath Mansour AMROUCHE est née OUADI à Tizi-Hibel en 1882, de Aïni Ath Larbi ou Saïd, elle-même née à Taourirt Moussa. En 1885, elle confie Fadhma aux Sœurs Blanches des Ouadhias : elle y est persécutée par les religieuses. Sa mère se remarie. En 1886, Fadhma entre au pensionnat laïque de Taddert Ou-Fella près de Larvaa nath Iraten (Fort National). Elle passe son certificat d'études en 1892. Elle retourne ensuite à son village près de sa mère, qui lui apprend les coutumes et les savoirs traditionnels, notamment des chants et poèmes kabyles. Elle quitte ensuite son village, et part travailler à l'hôpital des chrétiens des Aït Manguellet. Les Sœurs blanches, catholiques, ont une grande emprise sur elle, et finissent par la convertir. Elle reçoit plus tard le nom catholique de Marguerite.

Elle rencontre un autre kabyle catholique converti, originaire d'Ighil Ali en Basse Kabylie, Antoine-Belkacem Amrouche, avec qui elle se marie, alors qu'elle a 16 ans et lui 18. Ils ont ensemble huit enfants : Paul Mohand Said (1900-1940), Henri Achour (1903-1958), Jean El Mouhoub (1906-1962), Louis Marie (1908-1909), Louis Mohand Seghir (1910-1939), Marie Louise Taos (1913-1976), Noël Saadi (1916-1940) et René Malek (1922-). La famille Amrouche, après avoir habité quelque temps à Ighil Ali chez les beaux-parents de Fadhma, s'installe à Tunis. Fadhma y passe la majeure partie de sa vie, mais ne cesse de penser à sa Kabylie natale : « J’étais toujours restée en Kabylie, malgré les quarante années que j’ai passées en Tunisie, malgré mon instruction foncièrement française… »

En 1930, elle entreprend, avec sa fille Taos et son fils Jean, l'écriture et la traduction en français de ces chants berbères, conservés jusque là par la tradition orale. Belkacem, son mari, meurt la nuit du 27 décembre 1958. Elle subit de nombreux autres décès dans sa famille, et compose elle-même des poèmes pour ses enfants partis trop tôt. Ces contes sont mis à l'honneur dans les Chants berbères de Kabylie de Jean Amrouche en 1939. Ils sont également repris en partie dans Le Grain Magique par sa fille Taos Amrouche, publié en 1966. Fadhma décède le 9 juillet 1967 à l’hôpital de Saint-Brice-en-Coglès en Bretagne (France), à l'âge de 85 ans.

En 1968, son autobiographie Histoire de ma vie est publiée à titre posthume. À travers ce récit, Fadhma peint le combat de la femme kabyle du XXe siècle, sa place entre la Kabylie, sa langue et la langue de l'empire colonial, dans cette société kabyle qui lui impose de nombreuses contraintes, sa religion, pourtant exercée discrètement, mais qui la force à l'exil, les coutumes au nom desquelles cette même société l'exclut, en la punissant durement déjà, avant même sa naissance, mais aussi cette culture berbère, et ses chants folkloriques qui lui « avaient permis de supporter l'exil et de bercer [s]a douleur. »

Dans son livre " Le grain magique" paru en 1966 aux éditions La découverte, sa fille Marie Louise Taos Amrouche lui rend un vibrant hommage en ecrivant, entre autres, ces quelques lignes :

« Pour toi,  qui m’es toujours apparue comme un arbre fruitier visité par une multitude d’oiseaux chanteurs, ces légendes et ces chants, filtrés par les siècles, qui sont arrivés de bouche en bouche jusqu'à toi, et que tu m’as légués pour que je les fixe en cette langue française, presque aussi chère et familière que notre langue maternelle; ces proverbes qui intervenaient comme des images pour illustrer tes récits, et ces chants que t’a voix m’a appris patiemment à chanter sur ces monodies vénérables, qui se meurent aujourd’hui au pays- même ou elles sont nées.

 Et, à travers toi, à notre petite Laurence qui te ressemble, qui me relaiera un jour, je l’espère, comme je te relaie, et que tu appelais en berbère, quant elle était enfant : « Petit monceau de fleurs », ou encore : « Petite écuelle », à cause de son doux visage aux proportions si justes.

Avec l’espoir que notre effort que notre effort n’ait pas été vain, que l’élève n’ait pas été trop indigne du maître, et que soit entendue  enfin cette parole que tu ne cesses de psalmodier en pensant à moi, cette parole que les veilles femmes de chez nous ont lancée vers le ciel, à ton intention, comme une graine de bonheur :

 

«  Va ma fille, Dieu fasse que ton soleil perce les nuages »

 

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 09:10

La 15eme édition du Salon international du livre d'Alger ( SILA ) ouvrira ses portes du 26 Octobre au 6 Novembre 2010. Une occasion pour Smail Ameziane, commissaire du salon et directeur des editions Casbah, de faire le tour de la question en accordant une interview au journal El Watan, parue aujourd'hui et que nous reproduisons ici :

salon du livre-

A quelques jours de la tenue du Salon international du livre d’Alger, le Syndicat national des éditeurs (SNEL) relance la polémique de 2009 sur le déplacement du SILA de la Safex au chapiteau du 5 Juillet...

 

La récurrence de cet argument frise l’obsession. On observe une fixation sur le fait que le salon se tienne sous un chapiteau en faisant sciemment abstraction des caractéristiques de ce chapiteau qu’on dénomme péjorativement «kheïma» et de ce qui se passe dans plusieurs pays du monde dit développés où des événements d’une envergure parfois supérieure se tiennent sous chapiteau sans que quiconque y trouve à redire.

 

-Vous avez donc opté pour le même emplacement que l’année dernière, en l’occurence le chapiteau du 5 Juillet. L’espace a-t-il été revu à la hausse ?

Je vous faire observer que le public a son mot à dire à ce sujet. Permettez-moi de vous donner quelques indications : durant les éditions précédentes du Salon international du livre d’Alger, il y avait une affluence de l’ordre de 20 000 à 30 000 visiteurs par jour. Durant le salon 2009, la première journée a vu un nombre de visiteurs sensiblement égal à 10 000, et durant les journées suivantes, le nombre n’est jamais descendu au dessous de 120 000, le summum ayant été le jour de la clôture de la manifestation où l’on a atteint 192 000 visiteurs. Ce sont des chiffres qui ne s’inventent pas.

 

-Croyez-vous que cette progression aurait été possible si le public avait relevé, dès le premier jour, des manques rédhibitoires tant au niveau de l’implantation qu’à celui de l’accueil et des espaces d’exposition ?

Bien entendu, l’espace a été revu à la hausse, à la lumière des observations que nous avons pu noter durant l’édition 2009. Cette disposition s’est imposée du reste en raison de l’accroissement sensible de la demande. Et là encore, c’est lié à la validité de la formule tant au niveau de la localisation qu’à celui d’autres éléments d’appréciation tels que les mesures prises en matière d’accueil des exposants et des livres, de facilitations des formalités, etc. L’organisation qui a été mise en place par le SILA 2009, grâce à la  collaboration effective et efficiente de tous les intervenants, grâce au concours de l’administration des Douanes algériennes, a levé de nombreuses contraintes déplorées auparavant par les participants.

Qu’il me suffise de vous dire que le jour de l’ouverture officielle, les livres se trouvaient déjà dans les stands des éditeurs respectifs. Il n’est pas fortuit que nous ayons enregistré cette année de la part des éditeurs étrangers comme des éditeurs nationaux, une augmentation des réservations de stands et de surfaces. Par ailleurs, plusieurs pays ont confirmé leur participation, aussi bien d’Europe que du monde arabe et de grandes maisons d’édition. Ces résultats sont, faut-il, le préciser, la contrepartie d’un gros effort portant sur tous les aspects de l’organisation du salon.
Laissez-moi vous rappeler enfin que, parmi le public dont je parlais tout à l’heure il y a des étudiants. Il se trouve que le site du 5 Juillet présente sur le plan géographique l’avantage d’être au carrefour de plusieurs sites universitaires. Le Salon était assuré  d’une accessibilité qui a drainé tous les jours un nombre considérable de visiteurs appartenant à la communauté universitaire.

 

-Comptez-vous parer à certaines imperfections recensées l’année dernière, notamment le problème de l’humidité ?

Je vous disais tantôt que tous les enseignements susceptibles d’être tirés de l’édition 2009 ont été pris en compte. Si vous avez noté ce malheureux épisode de l’humidité dû à un taux qui, à ce jour là, a dépassé toutes les prévisions, il aurait fallu aussi relever que nous  avons connu une longue journée de mauvais temps qui s’est traduite par une pluie  accompagnée de rafales de vent d’une extrême violence. Cela n’a pas perturbé le salon, mais la critique a choisi de ne retenir que cet incident d’un surcroît d’humidité qui a suinté la bâche dont je vous répète que rien ne le laissait prévoir.
Quoi qu’il en soit, ce problème a été pris en charge, ainsi que vous pouvez le penser, ainsi que bien d’autres comme les espaces de circulation qui seront plus larges, les salles de conférences plus accessibles, les points sanitaires plus nombreux, la signalétique plus claire...

 

-Qu’en est-il de la cacophonie qui entoure la participation des auteurs et autres éditeurs égyptiens au SILA ?

Cette cacophonie, comme vous le dites, n’a en réalité aucune raison d’être. Qu’il me suffise de vous dire seulement tant de choses ayant par ailleurs été faites ou écrites là-dessus, que d’une part, le SILA  n’a pas coutume d’inviter des auteurs égyptiens et ne l’a jamais fait par le passé. Il n’en est pas un seul qui soit venu aux précédents salons. Je vous rappelle au passage que l’Algérie n’a pas été conviée, en janvier dernier, à assister au Salon international du livre du Caire pour des raisons de sécurité.

S’agissant des éditeurs, et sans revenir encore une fois sur ce qui a été publié ou diffusé à tort ou à raison sur cette question, sachez que, sollicités par l’Union des éditeurs arabes, nous avons mis à la disposition de cette dernière à titre gracieux un espace d’exposition de 100 m2 pour y accueillir des éditeurs membres de l’Union, parmi lesquels les Egyptiens. Nous l’avons fait savoir à l’Union, mais celle-ci n’a donné aucune suite.Par ailleurs, il est à noter que dans le cadre de la réciprocité, la librairie d’Alexandrie en Egypte a répondu favorablement à l’invitation du ministère algérien de la Culture pour participer au Salon international du livre d’Alger.

 

Pouvez-vous nous dévoiler le programme de cette année ?

Je préfère pour l’instant vous dire que le 15e Salon porte la devise «Place aux merveilles». En ce qui concerne le programme, nous y portons en ce moment les dernières retouches.  

 

Source : El Watan

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 18:37
dilemAli Dilem, caricaturiste du quotidien Liberté, a été décoré, lundi 11 octobre, de l'insigne de Chevalier des Arts et Lettres. Il a reçu cette décoration à Alger, des mains de Noëlle Lenoir, ancienne ministre française, actuellement présidente d'honneur de l'association des amis d'Honoré Daumier, célèbre caricaturiste français du 19ème siècle. Cette récompense délivrée par la France salue « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu'elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde».
 

Dans son discours, Noëlle Lenoir a rappelé la carrière du caricaturiste, qui en 21 ans de présence médiatique a réalisé plus de 10.000 dessins, à Alger Républicain, au Matin et aujourd'hui à Liberté, où il est présent chaque jour depuis 16 ans. Elle a souligné «l'engagement inlassable et le courage » de Dilem, ses créations « intelligentes, impertinentes, dérangeante parfois ». 

 

Source : TSA

 

Photo : Louiza / Liberté

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 09:41

yahiaouiArtiste algérien originaire d'Azefoun (Kabylie), Kamel Yahiaoui a grandi dans la Casbah d'Alger.
Très tôt, féru de poésie et de chanson chaâbi, ses prédispositions pour le dessin et la peinture
prennent le dessus et l'orientent vers l'école des Beaux-Arts d'Alger qu'il quitte avant la fin de son cursus en 1990.
L'enseignement académique qu'il y reçoit et qu'il applique avec rigueur contrarie ses préoccupations profondes.
Il finit par donner libre cours à son imagination et libère définitivement son geste et ses moyens
d'expression qu'il diversifie.
Très vite il investit des supports révélateurs de sa personnalité engagée contre l'injustice sociale
qu'il subit avec ses semblables des quartiers populaires d'Alger.
Cet engagement, il l'affirme avec force dans ses premiers travaux: La sueur des pauvres, sur les
dockers qu'il rencontre au Bain maure de Soustara où il lui arrive de passer la nuit pour faire face à la crise de logement qui sévit alors et qui touche encore aujourd'hui une grande partie de la population de la Casbah.
Suite aux événements d'octobre 1988 où plus de 400 personnes ont trouvé la mort et où des
centaines de jeunes sont arrêtés et torturés, il entame un travail contre la torture: On torture les
torturés.
Il quitte alors l'Algérie en 1990 pour s'installer en France.
Il obtient une bourse à l'école des Beaux Arts de Nantes où il consacre une année entière à son
nouvel espace d'expression.
Il évolue entre plusieurs approches plastiques et fusionne ses observations urgentes avec des objets "cadavéreux" qu'il réanime comme un chirurgien, traitant de l'environnement social et de la morphologie des survivants.
La condition humaine prend une place considérable dans son œuvre. Il dénonce sans ambiguïté
l'intégrisme qui sème la terreur en Algérie avec sa série Tragédie sur scène .
En 1994, il s'installe à Paris dans l'atelier de la rue des Thermopyles (14ème arrondissement) et
entame une longue quête sur la mémoire identitaire.
Il se positionne comme artiste africain, soulignant : « Ce n'est que le nègre en moi qui s'exprime».
Commence alors le travail sur les valises, trois séries de valises se suivent dont deux reposent sur
l'œuvre littéraire de Kateb Yacine : Mohamed reprends ta valise, La Valise un toit ambulant et très récemment Les Ancêtres redoublent de férocité.
Kamel Yahiaoui dit à bon escient de la valise «je n'en finis pas avec la valise c'est mon domicile».
Il travaille avec acharnement sur des sujets graves. Plusieurs séries d'œuvres s'enchaînent :
Spasmofolies, Les chercheurs du jour, Le square des innocents, L'homme manuscrit, L'homme et son état , Les enfants des Intifadas , La mémoire séquestrée, Les enfants soldats.
La mort de son père le conduit à l'affrontement plastique avec la mort: il réalise un travail Le linge du peuple à partir des vêtements que portait son père avant sa mort.
Sa réflexion s'oriente sur les violences raciales, coloniales et ethniques qu'il dénonce sans répit à
travers un travail mûrement réfléchi sur les déportations, hommage aux victimes de la différence et de la domination.
L'exposition Rideau d'interrogation que réalise Kamel Yahiaoui en février 2006 au Centre Culturel Algérien de Paris provoque une polémique. Kamel Yahiaoui y dénonce en effet trois grandes déportations celle des Africains par les négriers, celle des Algériens en Nouvelle-Calédonie et en Guyane après la révolte de1871 et celle des Juifs durant la seconde guerre mondiale (cf article de Harry Bellet, dans le Monde , 3 mars 2006). La série Déportation, les extincteurs de dignité est ainsi peinte sur des jerrycans d'essence datant de 1943 et 1945. L'évocation de la Shoah suscite la colère d'une partie de la presse algérienne. «il est vrai que je suis le premier artiste appartenant par éducation à la culture berbéro-arabo-musulmane à traiter de ce sujet», déclare alors Kamel Yahiaoui qui précise: «je lutte contre toutes les formes de racisme, d'antisémitisme et contre tous ceux qui minimisent la dimension universelle des génocides et la non-reconnaissance de tous les crimes contre l'humanité».
Kamel Yahiaoui persiste dans sa tache sans condition dans une lettre digne d'un manifeste contre la haine des Hommes il considère son action comme un devoir.
Incontestablement face à l'œuvre de Kamel Yahiaoui la vie a un sens, ses personnages témoignent des obscures dominations et manifestent de la résistance.
Aucune concession ne peut atteindre Kamel Yahiaoui dès qu'il s'agit de la dignité humaine il habite dans son art et invite généreusement les gens à partager.
Très affecté par les souffrances sans fin du peuple palestinien il lui a dédié une série d'œuvres Les enfants des Intifada, en 2008, il crée une installation foudroyante, La Palestinienne ainsi qu'un poème Palestine dédié aux victimes du massacre de Gaza qu'il qualifie de crime contre l'humanité.
Kamel Yahiaoui déclare «le jour où j'arrêterai l'art vous pouvez préparer mon cercueil».
Kamel Yahiaoui est aussi poète, comme beaucoup de membres de sa famille de tradition orale;
plusieurs poètes ont inspiré ses œuvres: Kateb Yacine, Ibn Arabi, Si Mohand, Mahmoud Darwich, Nabile Farès, Adonis, François Villon, Paul Eluard,Jacques Prévert et beaucoup d'autres.
El Meknassia une qacidate écrite par Sidi Qaddour el 'Alami poète Marocain et chantée par El Hadj El Anka l'a marqué au point qu'il lui consacre une installation audiovisuelle; il dit à ce propos «quand j'écoute cette plainte mon âme s'enflamme de mille feux elle est flux et reflux du cri comme cris apostrophe ».
Parmi beaucoup d'autres thème qu'il traite il persévère dans sa quête humaine «je ne fais pas de la politique je la dénonce quand elle incarne la brume» affirme Kamel Yahiaoui.
A propos d'une de ses dernières œuvres La femme objet et l'Occident désorienté, il cite un proverbe arabe «si le chameau pouvait voir sa bosse, il tomberait de honte», l'œuvre de Kamel Yahiaoui n'en fini pas de lever les voiles et on ne finit pas d'écrire,
Il vit et travaille à Paris et expose ses œuvres à travers le monde.

 

Source : Lucarne

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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 12:33

Une exposition Photos du photographe Houari Bouchenak et du plasticien Fethi Hadj Kacem est programmée à la salle des expositions de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou le samedi 16 Octobre 2010 à partir de 14 H 00.

houari

Rejoindre le poète dans sa quête profonde de vérité semble toujours une utopie, surtout lorsqu’il s’agit du poète palestinien Mahmoud Darwich aujourd’hui disparu, considéré à juste titre comme l’un des plus grands poètes du monde arabe contemporain.

Mahmoud Darwich, hanté par l’idée du poème à écrire, nous a laissé une ...œuvre considérable et nous a transmis à travers cette œuvre, un message de paix et de fraternité.

Dans une complicité artistique totale, le photographe Houari Bouchenak et le plasticien Fethi Hadj Kacem, accompagnant avec bonheur le texte de Darwich, ont su donner parole à l’arbre. Dans cette vision que le poète avait de l’homme, de son espoir où chaque mot s’inscrit dans une parfaite harmonie des tableaux, où l’arbre rejoint l’homme ou son contraire.

C’est ce que Houari Bouchenak et Fethi Hadj Kacem nous offrent à voir, à sentir, à pénétrer comme un message de paix à travers ces dix- huit tableaux où la photographie fusionne dans sa propre vérité avec la peinture.

Josyane De Jesus-Bergey.

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 12:41

boulifaSi Amar Ben Said Boulifa serait né en 1861 au village d’Adeni dans l’actuelle commune d’Irdjen, daïra de Larbaâ Nath Irathen (Kabylie).Si Amar est un homme de lettre et l’un des premiers algériens à élaborer des méthodes d’enseignement de la langue berbère (Tamazight). Sa famille les At Belkacem U Amar est de souche maraboutique (M’rabtines), donc Si Amar a baigné tôt dans ce milieu culturel, un milieu certes traditionnel mais avantageux tout de même par rapport à la société de l’époque. Si Amar, qui est orphelin de père, assez tôt, a fréquenté l’école coranique, son oncle le fait scolariser à la toute première école coloniale ouverte en Kabylie (1875).

Il obtient un certificat d’aptitude aux travaux manuels et un diplôme d’enseignement en langue française ce qui le dirige vers la carrière d’instituteur. Pour l’époque, le jeune indigène qu’était Si Amar, ne pouvait espérer plus ! Engagé comme moniteur dans l’école même où il était élève, Si Amar est nommé en 1896 après avoir accompli un stage de formation à l’école normale de Bouzaréah, il devint enseignant en 1922 et a accédé au rang de chargé de cours comme professeur de Tamazight notamment à la Faculté des Lettres d’Alger.

Boulifa a consacré sa vie à la recherche, aussi bien dans les langues que dans les disciplines aussi diverses comme l’histoire, la littérature orale, la lexicographie, l’archéologie, l’anthropologie et la sociologie.

Il a édité en 1897 deux ouvrages restés longtemps comme référence dans l’enseignement :

Méthode de langue kabyle :

1o Cours de première année ; (Grammaire, Exercices et Dialogues).

2o Cours de deuxième année : Etude linguistique et sociologique sur la Kabylie du Djurdjura (texte zouaoua avec glossaire).

En appendice à ses travaux linguistiques, il a fait paraître plusieurs contes recueillis au Maroc et aussi un grand nombre de contes et récits dans sa langue maternelle mais réécrit dans un style personnel, ce qui fait de lui le premier prosateur contemporain en tamazight écrit.

Il a écrit de nombreux articles ou mémoires dans (Revue Africaine) et (Revue Archéologique) sur la Kabylie :

1o Inscription d’Ifir’a (Revue Archéologique, Paris 1909).

2o Nouveaux documents archéologiques découverts dans le Haut-Sébaou (Revue Africaine n° 280, Alger, 1911).

3o Kanoun d’Adni (Travaux du XIVe Congrès des Orientalistes, Alger 1904).

4o Etude sur la Femme kabyle, servant d’introduction au Recueil de Poésies kabyles, Alger1904, etc…

Boulifa était un homme de texte et homme de terrain, Voici un écrit sur ses investigations :

« Portant mes efforts d’investigations sur le massif de Thamgout’, je visitai les territoires d’un bon nombre de tribus situées sur les deux versants de la chaîne. Je parvins ainsi, de Makouda jusqu’à Kebbouch, de Koukou jusqu’au col d’Akfadou, à explorer une vaste région où les traces de civilisations anciennes se rencontrent encore à chaque pas, mes enquêtes sur les (dessins et écrits rupestres) se faisant surtout auprès des habitants du territoire où le hasard me conduisait, il m’arrivait la plupart du temps, usant de l’hospitalité des habitants, de coucher en tribu. Dans une de mes pérégrinations à travers les territoires de la tribu des Aïth-Djennad, je me vis un jour obligé de demander l’hospitalité à la Zaouia de Sidi-Mançour de Thimizar, où je fus très aimablement reçu par le personnel et surfont par son honorable et distingué directeur, le cheikh Daoui Sid Ahmed ben Mohammed ».

Le mérite de Si Amar Boulifa revient aussi au fait d’avoir sauvé d’une déperdition certaine des textes littéraires d’une grande valeur et des poèmes du grand poète kabyle Si Mohand u M’hand qu’il a eu la chance de rencontrer.

Un savoir colonial qui prédominait à l’époque, Boulifa a ainsi apporté la contradiction scientifique aux visions des missionnaires et autres militaires, il est le premier intellectuel issu du terroir qui a posé un regard interne sur la culture et à rompre avec le savoir colonial.

Il s’insurge contre les conclusions intentionnées du général anthropologue Adolphe Hanoteau faites sur la société kabyle à travers son ouvrage d’analyse poétique intitulé : Les chants populaires du Djurdjura. Pour rappel, le général faisait partie de la vaste conquête de la région Kabyle engagée par les forces d’occupation françaises à partir de 1857.

Selon l’association Issegh et le HCA, « Si Amar Boulifa a enseigné jusqu’en 1929, année où il se met en position de retraite. Il meurt à l’hôpital Mustapha des suites d’un néoplasme de l’intestin le 8 juin 1931. » Rabi Yarahmou

Œuvres et bibliographie :

_Recueil de poésies kabyles. Texte zouaoua traduit, annoté et précédé d’une étude sur la femme kabyle et d’une notice sur le chant kabyle (airs de musique), Alger 1904, 555 pp. (rééd. Awal, Paris, 1990)

_Manuscrits berbères du Maroc, in Journal Asiatique 10/6 (1905 pp. 333-362

_L’Inscription d’Ifiγa, in Revue archéologique juillet-décembre 1909 (4e sér., t. XIV), Paris, E. Leroux, pp. 387-415

_Nouveaux documents archéologiques découverts dans le Haut-Sébaou in Revue africaine n° 55, 1911.

_Nouvelle mission archéologique en Kabylie in Bulletin archéologique du comité des travaux historiques et scientifiques, Paris,

_Mémoire sur l’enseignement des indigènes de l’Algérie, in Bulletin de l’enseignement des indigènes, Alger, Jourdan, 1897.

_Le kanoun de la zaouia de Sidi Mansour des Ait Djennad, Mélange René Basset, Tome I, Paris, Leroux, 1923 [repris dans le Djurdjura à travers l’histoire]. _Le le kanoun d’Adni, texte et traduction avec une notice historique, in Recueil de Mémoires et de textes, XIVe Congrès International des Orientalistes, Alger 1905, pp. 15-27.

_Le Djurdjura à travers l’histoire depuis l’Antiquité jusqu’en 1830 : organisation et indépendance des Zouaoua (Grande Kabylie), Alger 1925, 409 pp. (rééd. Alger s.d.).

 

Source : bba34

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 09:13

parfum de vieDans son dernier roman Un parfum de vie, Adriana Lassel plonge dans l’histoire de l’Algérie du XVIIe et fin du XXe siècle.
Ici, événements et personnages se côtoient, se télescopent, se séparent, se retrouvent sur fond de passions et de tragédies. On l’aura compris, la romancière et essayiste, spécialiste de Cervantès, poursuit la saga entamée avec Luckas le Morisque, son précédent ouvrage. Mais cette fois-ci, l’Algérie de l’aprè-sindépendance et de la décennie noire constitue la trame de cette exploration littéraire du passé des Andalous, en particulier des Morisques chassés d’Espagne par l’Inquisition. Un roman historique donc, surtout que les événements du passé lointain aident à éclairer la tragédie des temps actuels. A ce titre, Un parfum de vie mêle admirablement imaginaire et faits réels. Fiction et histoire, amour et tragédie se chevauchent, s’épousent et se complètent grâce à un structure narrative parfaitement maîtrisée par l’auteure et qui emprunte quelque peu aux techniques cinématographiques. L’écriture aérée et le style sobre de l’écrivaine en font un récit vivant qui se lit d’un trait. La force d’Adriana Lassel, c’est de donner vie à des personnages anciens et actuels qui, à bien des égards, se ressemblent. Un parfum de vie est l’histoire d’une quête : celle de l’amour et du passé andalou (les Morisques). Au fil du récit, le lecteur découvre les destins croisées de Sadek Benamar le professeur et Dahmane El-Andaloussi le Morisque, les amours de Sadek et Hayet… «L’homme ne serait plus jamais celui d’avant. Hayet et Dahmane lui avaient apporté un parfum de vie. Si elle était un être réel, palpable, désiré, le Morisque était la personnification des divers origines de l’essence algérienne, de ceux-là qui peu à peu ont édifié la mosaïque nationale… » (p. 117). Sadek a rencontré Hayet à Blida, la ville des Roses, à la fin des années soixante. En ce temps-là, un parfum de liberté embaumait le pays, Alger était La Mecque des révolutionnaires, il y a eu mai 1968 à Paris… Un amour clandestin, tout autant que les fameux manuscrits aljamiado (langue espagnole transcrite en caractères arabes) des Morisques. Mais comme l’amour est le plus souvent contrarié, parfois tragique, les amants sont séparés. La quête, alors, se poursuit pour l’un et pour l’autre au prix de pertes, de renoncements, de tragédies personnelles… Sadek et Hayet finissent par se retrouver, 25 ans après, à l’automne de leur vie, en pleine tragédie nationale. L’histoire leur avait révélé un nouveau visage de la violence, mais surtout de l’amour. L’amour finit par triompher de tous les obstacles, de toutes les horreurs. Désormais, plus rien n’empêchait Sadek de vivre sa passion pour une femme, «lui qui avait traversé la vie comme un fantôme dans une steppe solitaire» (p. 108). C’est cela la magie de l’amour, celle de donner un sens à la vie.
Hocine T.
Un parfum de vie, roman d’Adriana Lassel, traduit de l’espagnol par Chahrazed Mered, 134 p. hala Editions

 

Source : Le Soir d'Algérie2010.

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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 09:57

Dans le cadre de ses activités intellectuelles et culturelles de l’année 2010,  l’Office national de la culture et l’information (ONCI) avait organisé, au Club des médias culturels, à la salle Atlas (Bab El-Oued), une conférence ayant pour thème “La réalité de l’édition en Algérie”.
Animée par Mahmoud Mouloud (Dar El-Oua) et Rabah Mahmoudi (Dar Kortoba), cette rencontre devait aborder tous les aspects de la chaîne de l’édition en Algérie. Pour entrer dans le vif du sujet, Mahmoud Mouloud abordera son expérience personnelle. Il effectuera un bref historique du monde de l’édition en Algérie, mettant en exergue certaines réalités peu réjouissantes. Manque d’aide, un lectorat faible, la décennie noire qu’a traversée le pays… Tels sont les problèmes, selon Mahmoud Mouloud, qui entravent l’édition algérienne. Toutefois, il n’omettra pas de mettre en avant les différentes manifestations culturelles (l’Année de l’Algérie en France en 2003, Alger capitale de la culture arabe en 2007, le 2e Festival panafricain d’Alger en 2009 et, prochainement, Tlemcen capitale de la culture islamique en 2010) qui ont permis aux éditeurs algériens de bénéficier d’une aide financière qui, selon le conférencier, “a permis l’élargissement de la chaîne de l’édition”, passant ainsi de 20 maisons d’édition à 200 actuellement. Pensant qu’il allait plus en profondeur afin de mettre à nu ce que qualifient les professionnels du livre de marasme dans lequel vit l’édition, Mahmoud Mouloud abordera la question épineuse relative au Sila et à la participation des éditeurs algériens. Sans détour aucun, il confortera la position des éditeurs algériens qui ont annoncé dans un communiqué leur participation à la 15e édition du Salon international du livre d’Alger (du 26 octobre au 6 novembre 2010). “Aucun éditeur algérien n’a déclaré le boycott du salon, sauf un !”
Et d’ajouter : “Le salon du livre est notre fête, nous n’allons pas le laisser aux invités.” Ces propos mettent en évidence le malaise régnant dans le monde de l’édition. Rabah Mahmoudi, l’autre intervenant, a abondé dans le même sens, approuvant ce qui a été annoncé par son collègue. Tous les deux ont critiqué, voire réfuté le communiqué signé par le président du Snel qui annonçait le boycott des éditeurs membres de ce syndicat du Sila s’il est maintenu au 5-Juillet.
Pour eux, le président du Snel ne peut pas se prononcer au nom de tous les éditeurs algériens sans leur consentement. “Certes, nous avons refusé les inconvénients du chapiteau du 5-Juillet et nous les avons portés au commissaire du Sila qui a assuré que tout sera réglé.” Par ailleurs, quant à la position de l’Union des éditeurs arabes, Mahmoud Mouloud l’a qualifiée d’“ambiguë”. Et de s’expliquer que le siège de ladite union se trouve en Égypte (Le Caire) et que la plupart de ses membres sont des éditeurs égyptiens.
Il a aussi affirmé que la plupart des éditeurs arabes (libanais, syriens, jordaniens…) ont confirmé leur participation à la 15e édition du Salon international du livre d’Alger qui reçoit un grand nombre de visiteurs. Enfin, la rencontre de dimanche avait revêtu plus un caractère d’explications et de mises au point que celui d’une conférence qui avait pour thème “La réalité de l’édition en Algérie”.
La réalité est là : l’édition ne se portera mieux que lorsque les enjeux personnels seront mis de côté et l’aspect professionnel mis en avant ; ainsi, elle arrivera à constituer un bloc solide et devenir une tradition.

Source : Liberté

 

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