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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 09:19

hamouda-mansour.jpgAncien directeur des personnels au ministère de l’Education nationale, Mansour Hamouda se met à l’écriture. Cet ancien inspecteur d’académie vient d’éditer deux ouvrages qui méritent l’attention et la citation. Le jeune écrivain, qui ne manque pas de projets, a bien voulu éclairer nos lanternes.

-Y a-t-il une part autobiographique dans votre roman la dernière chaumière ?

A mon sens, il y a toujours dans une situation d’écriture quelque chose de paradoxal. L’écrivain se projette corps et âme dans l’ouvrage qu’il réalise, tandis que se chevauchent le conscient obéissant à la volonté de l’auteur quant à l’objectif qu’il s’est tracé et l’inconscient imposant sournoisement la présence de l’auteur lui-même. On ne sait en fin de compte qui de l’âme ou du corps se met au devant de la scène.Il appartiendrait alors aux lecteurs de spéculer sur la part des acteurs. Dans le cas de mon livre, cette problématique est moins complexe.

-Le deuxième livre Moi M’sieu…! Moi M’sieu est un hommage à l’institut, non ?

Ce livre retrace de façon quelque peu romancée toute ma carrière au service de l’enseignement, de l’éducation, de la formation et de l’administration scolaire étalée sur une quarantaine d’années.
On y découvrira l’enseignant dans sa gloire, mais aussi dans ses déboires. Je relate, en outre, le parcours de l’enseignant et sa volonté de travailler sans céder au découragement engendré par moult obstacles. Présenté lors du dernier Salon  international du livre d’Alger, l’ouvrage a été bien reçu aussi bien par le grand public que les initiés.

-Qu’avez-vous en chantier ?

Deux ouvrages se trouvent actuellement à l’ENAG, le premier a pour titre Incohérences. Il traite de faits sociaux de tous les jours, d’époques différentes, selon l’importance. Il ne néglige aucun aspect visible ou la traçabilité évidente. Il passe en revue, quoique superficiellement parfois, l’école et son rôle dans le développement et le respect de l’environnement, l’indifférence de la jeunesse vis-à-vis de l’agriculture, alors que se meurt la campagne et, avec elle, le terroir.

Le livre s’attarde également un instant sur les fêtes, le lucre et le fast des convivialités d’emprunt, les extravagances, l’art de brocarder l’art, le charlatanisme, et même le suicide à travers la superficialité des propos tenus, ça et là, dans les cimetières et la profondeur des fosses d’enfouissement. Alors que le second, Une Dette honorée, est un roman qui aurait pu s’intituler Le Hasard et la félicité.
Il part d’un fait authentique remontant à 1942, donc pendant la Seconde Guerre mondiale, et met en scène deux personnages aux antipodes l’un de l’autre ; le premier déterminé par les exigences de l’histoire qui reprend ses droits, tandis que le second l’est inconsciemment ( ?) par la divagation d’illuminés accrochés à une fantasmatique purification de l’espèce humaine. Leur rencontre fortuite, durant la guerre mondiale en Algérie même servira de leçon à l’un comme à l’autre et se nourrira de rebondissements jusqu’à notre guerre de libération, douze ans plus tard.

-Pour quelle raison  écrivez-vous ?

Lors d’un passage dans une émission de Canal Algérie, j’ai eu furtivement à m’exprimer sur cet aspect de ma balbutiante activité littéraire. Pour lire en soi, j’ai commencé par bannir le miroir, car il y a quelque chose de perfide, de trompeur dans cet attrape-nigaud à travers l’image qu’il nous renvoie. On croit en effet être un, et on s’en satisfait, alors qu’en réalité on est multiple. Loin de moi l’idée de porter un quelconque jugement sur les tendances narcissiques où l’on cherche à s’en plaire, là n’est pas mon propos.
   J’ai donc préféré écrire car l’écriture, contrairement au bout de glace, fut-il teinté d’argent, restitue l’image dans tous ses états et nous révèle à nous-mêmes comme aux autres. J’écris parce que ce mode d’expression, outre sa capacité à conserver, et partant compenser les limites de la mémoire, ce mode, dis-je, me permet aussi de remonter à la surface tant et tant de choses refoulées pour les lire avec un œil nouveau et, pourquoi pas, invalider des jugements émis hâtivement et des certitudes admises comme vérités. J’ai pu constater bizarrement que j’écris différemment selon les saisons. J’en arrive à croire que la pensée, je veux dire «l’usine à idées», se comporte comme la nature. A-t-on vu sous nos latitudes un cerisier fleurir en automne ? J’écris parce qu’au seuil de ma vie, si je ne le fais pas, je partirai finalement avec le sentiment de n’avoir fait que traverser un désert. Le faire, ce serait aussi rendre un vibrant hommage à ceux qui m’ont appris à lire.

-Selon vous, l’écriture a-t-elle un avenir en Algérie ?

D’emblée, on est tenté de penser que sans lectorat l’avenir de l’écriture pourrait être incertain. Il faudrait peut-être se demander qui de l’un conditionne l’autre ? Disons qu’il y a comme une relation dialectique à grande échelle. Nous nous situons, ici, en aval de la problématique, car en amont la donne est autre. Faute de prise en charge dès l’école primaire même, nous courrons indubitablement le risque de n’avoir ni écriture ni lectorat. Quand les enfants, tout jeunes, curieux de nature ou même initiés à cette tendance, ont été convaincus que tout papier imprimé véhicule un message, on peut espérer que du lot émergeront des talents d’écrivains dès le jeune âge.Cette aptitude a des chances d’être différée jusqu’à un âge avancé. Tout revient donc à la formation de base. Mais il ne faut pas non plus souhaiter une inflation d’écrivains, sous peine de se contenter de contempler le monde au lieu de songer à son changement.

-Peut-on devenir écrivain à un certain âge ?

Logiquement, c’est en vieillissant que l’on a le plus de chance ou de désir d’accéder à la fonction d’écrivain. Pourquoi ? Simplement parce que la personne âgée a accumulé une expérience qu’elle voudrait jalousement conserver. Mais il ne suffit pas de vouloir ni d’être seulement motivé. Un bagage lexical conséquent est indispensable pour mobiliser les idées, de même qu’il  est nécessaire de posséder des techniques d’agencement qu’il est possible d’acquérir. Il ne manquerait alors qu’un élément essentiel et déterminant : la sensibilité.

-Selon vous, l’écriture est un refuge ou un défouloir ?

Pour moi, ce n’est ni l’un ni l’autre. C’est une balade dans les dédales de
la mémoire, mais aussi de l’inconscient comme du subconscient. Dès que la plume, que je qualifie de spéléologue des profondeurs humaines, entame son investigation, elle me permet de découvrir des idées dont je n’ai jamais soupçonné l’existence et que, dérangées dans leur assoupissement, elles émergent de façon fulgurante. Je ne sais s’il s’agit de séquences de vie antérieures refoulées. Auquel cas, quand ? Comment ?

-Les problèmes de l’édition et de la diffusion n’encouragent pas les bonnes volontés, non ?

Le volet commercial de l’édition est d’une légitimité incontestable, compte tenu des coûts de production. Il y a certainement d’énormes investissements qu’il faut rentabiliser. Le reproche serein à faire aux éditeurs, c’est leur propension et leur empressement à rentrer rapidement dans leurs sous. C’est humain.Mon souhait serait qu’ils fassent l’effort d’étaler la récupération de leurs biens dans le temps. Ils pourraient, ainsi, permettre à des talents balbutiants, dont au demeurant ils ont peut-être peur commercialement parlant, de se faire connaître et de se parfaire. Ne sont-ce pas eux leurs futurs pourvoyeurs et les garants de leurs enseignes ? Vue sous l’angle de la participation de toutes les bonnes volontés, l’écriture aura de fortes chances de prospérer, assurée qu’elle sera d’avoir un lectorat et un avenir.

El Watan

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 09:09

Les enfants et adolescents algériens, âgés de 4 à 16 ans, peuvent s’inscrire à un concours artistique et pictural leur permettant de participer à une exposition internationale où les meilleures œuvres seront primées.

L’exposition internationale des Beaux-Arts des enfants Lidice (39e édition) sera inaugurée en mai 2011.
Cette exposition est connue des jeunes auteurs et de leurs enseignants, non seulement en République tchèque mais à travers le monde entier. Chaque année, les enfants de plusieurs pays y participent avec leurs travaux d’art.
L’exposition, comme son nom l’indique, est organisée pour commémorer les assassinats des enfants commis par les nazis dans le village tchèque de Lidice en 1942. Le thème de la 39e édition est : «C’est là que j’habite, c’est moi»
Il peut être interprété de plusieurs façons : «Mon pays et ses intérêts et particularités naturelles, architecturales et historiques», «Les monuments de mon pays répertoriés par l’Unesco», «La ville, le village où je vis et que j’aime» , «Ma maison, le lieu où ma famille habite» et «Ma chambre, mon royaume».Ce concours est ouvert aux enfants âgés de 4 à 16 ans. Sont acceptés les peintures, les graphiques, les sculptures, les poteries, les travaux de matériaux quelconques et également les photographies. Le format maximum des travaux est de 70x50 cm.

Prix et récompenses

Le nombre des travaux est illimité. Il est demandé à ce que les coordonnées des participants soient lisibles et écrites en lettres romaines majuscules directement sur le revers des travaux.Il faudra mettre le nom, le prénom, l’âge, l’adresse postale et l’adresse e-mail.  
Les travaux doivent être remis au plus tard le 22 février 2011 au niveau de l’ambassade de la République tchèque à Alger, sise au 3, chemin du Ziryab-Alger. Ils seront jugés en République tchèque par un groupe d’experts au début du mois d’avril.
Les meilleurs travaux seront récompensés de la médaille commémorative «Rose de Lidice» et seront exposés  dans la galerie Lidice. Les prix octroyés aux enfants algériens seront remis par l’ambassadeur tchèque en Algérie en octobre 2011.
Une liste des prix des écoles gagnantes et des auteurs sera publiée en juin 2011 sur le site internet www.lidice-memorial.cz.
Ambassade de la République tchèque
à Alger     

Tél : 021 23 00 56 ou au 021 23 01 29

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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 07:31

confessions.jpgL’écrivain Azzeddine Mihoubi était, samedi dernier, l’invité de la maison d’édition Média-Plus de Constantine. Hommes de culture, journalistes et étudiants sont venus discuter du dernier roman de l’auteur, Confessions d’Assekrem, traduit en français et paru récemment aux éditions Casbah d’Alger. «L’impact appréciable qu’a connu ce roman en langue arabe m’a poussé à accepter sa traduction par Mehanna Hamadouche au profit des lecteurs francophones», a expliqué l’auteur. Le roman comprend six chapitres avec Tam City pour décor et l’hôtel Assekrem Palace pour scène. «Dans la nuit du 31 décembre 2039 au 1er janvier 2040, Adolf Haussmann, un richissime homme d’affaires allemand, propriétaire du somptueux hôtel Assekrem Palace, inauguré à Tam City (ex-Tamanrasset) deux ans auparavant, promet une forte récompense à trois de ses clients qui feraient la meilleure confession en public […]», résumera l’auteur. «C’est une œuvre qui épouse parfaitement la mondialisation avec ses aspects de développement», a ajouté l’écrivain qui puise ses ressources d’écriture, proche du drame, dans l’histoire de l’Algérie tout en épluchant la période de la guerre froide qui, dira-t-il, avait débouché sur «la guerre de maîtrise des idées». Confessions d’Assekrem, c’est l’enchevêtrement de la réalité et de l’imaginaire qui cohabitent avec l’histoire, tandis que la réalité se frotte à la fantaisie. Le tout constitue un scénario plus proche du langage cinématographique que de la trame pure du roman. «L’œuvre renferme plusieurs idées à travers des périodes différentes où Japonais, Afghans, Arabes et Espagnoles… font irruption, en exposant diverses questions. Confessions d’Assekrem inaugure un style d’écriture inédit qui marie roman et poésie […]. Le roman démantèle les frontières dans un esprit universaliste, brise le mur entre fiction et réalité, histoire et légende, texte et lecteur.» Dans un autre chapitre, l’invité de Média-Plus appelle à une écriture massive sur l’histoire de l’Algérie. «Il faut être prolifique à ce sujet tant la tutelle, compétente, encourage d’éventuelles perspectives», étayera-t-il. 

 

La Tribune

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 08:51

Amel Bachiri est une jeune journaliste, poète et romancière algérienne établie aux Emirats arabes unis depuis douze ans. Elle vient de publier aux éditons El Beyt à Alger,  Fitnatou Al mâa (La séduction de l’eau). Une histoire qui ressemble à une légende, celle de deux frères, dont l’un tue froidement l’autre. De retour de «l’exil», l’assassin élimine son frère pour posséder sa maison. Amel Bachiri est auteure de plusieurs romans et recueils de poèmes.

bachiri.jpg

 
- Fitnatou  Al mâa est un roman court qui porte un titre curieux. Ce n’est pas l’eau qui vous inspire autant, non ?


Mon texte est puisé dans le réalisme magique. Il se développe dans des ambiances imaginaires. L’histoire se déroule dans un espace pastoral où l’eau devient un trésor. Une eau rare. Je me suis inspirée de la légende. Là où le rêve se concrétise. Mais en fait, tout est lié : la magie, le rêve, les aspirations personnelles, la répression. La trame est également inscrite dans un contexte historique particulier avec l’arrivée des Portugais dans la région du Golfe. Cela dit, j’ai évité d’écrire un roman idéologique en mettant en avant le personnage du héros.


- Le réalisme magique est surtout d’essence sud-américaine, Gabriel Garcia Marquez, Carlos Fuentes…


Parfaitement. Je suis un peu influencée, car je lis la littérature sud-américaine dans sa langue d’origine, l’espagnol. J’ai visité plusieurs pays de la région comme la Colombie et Cuba. Fitnatou Al mâa  a été déjà publié à Amman, en Jordanie, aux éditions Ammoun. J’ai écrit six romans. Mon premier roman,  Safarou al khataya (Voyage des péchés) a été édité au Caire en 2004. L’histoire est inspirée par ce qu’a vécu l’Algérie durant la décennie noire. A Alger, j’ai publié aux éditions Dar Al Hikma, Al Alamou layssa bekheir (Le monde ne va pas bien), un roman qui plonge dans l’univers des prostituées. Akhirou al kalam (Les dernières paroles) est un roman que je considère comme un complément du roman de Gabriel Garcia Marquez   Memoria de mis putas tristes (Mémoire de mes putains tristes)

 

- Un complément ou une suite à cette nouvelle ?


En fait, j’ai repris les deux héros du roman de Marquez et je leur ai créé un  nouvel univers dans lequel ils vont évoluer. Akhirou al kalam a été édité au Caire. L’Institut des études orientales de Grenade vient de publier ce roman en Espagne après sa traduction. Le roman sera également publié en Argentine. J’ai aussi écrit Latousadik ma youqal  (Ne crois pas ce qui se dit), publié au Caire, et qui raconte l’histoire d’un journaliste qui vit loin de son pays natal. Actuellement, je finalise un autre roman.


- Lequel ?


Akbarou mina samaa  (Plus vaste que le ciel) qui sera bientôt publié en Egypte aussi. J’ai beaucoup travaillé sur ce texte. Le roman est pour moi une expérience d’écriture, notamment sur la narration. J’ai voulu mettre à profit mes différents voyages et «exploiter» sur le plan romanesque un personnage qui a existé dans le réel. Il s’agit de Havana, un artiste peintre qui se met à la recherche de Picasso. Il ne retrouvera pas Picasso mais se transformera en matador.


- Le roman algérien a-t-il évolué et où en est-il aujourd’hui  ?


J’ai beaucoup de réserves sur le roman algérien, qu’il soit écrit en arabe ou en français. Je parle de l’idée du roman et de la construction romanesque. Il y a beaucoup d’idéologie dans le roman algérien. Il est toujours mis dans des cadres géographiques. Aujourd’hui, les romanciers cherchent à s’adresser à l’univers. Je ne veux pas citer de noms d’auteurs mais les techniques narratives des romanciers algériens sont trop figées, basées sur la description. Dans le monde arabe, il n’existe pas de roman dominant. Le roman saoudien semble évoluer. Ce n’est ni bon ni mauvais. Il s’agit d’un roman naissant qui peut avoir un marché vaste. Bien sûr, la géostratégie de la création n’est pas loin. Globalement, je suis optimiste sur l’avenir du roman arabe. Il existe une génération composée de Yéménites, d’Egyptiens et de Maghrébins qui promettent.   

 

El Watan  

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 11:25

La 5e édition du Festival international des arts du récit et du conte, organisée du 9 au 13 décembre courant par l’association de wilaya Le Grain magique, a été solennellement ouverte, avant-hier, par le directeur de wilaya de la culture dans la salle du Petit théâtre de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Après la bienvenue traditionnelle, Tayeb Bouamar, le président de l’association Le Grain magique, a laissé l’honneur, en cette occasion, à deux des narrateurs et comédiens participants maghrébins, Youcef Mustapha Khushiam, de Misurata, une localité balnéaire de Libye, et Abderrazak Kemoune, de Sfax (Tunisie), de donner le coup d’envoi de ce festival par la présentation de quelques contes et anecdotes de pure tradition maghrébine, comme le souligne le thème qui lui a été attribué, pleins de significations, de symboles éducatifs, de sagesse, de politique, de justice et d’équité sociale, très appréciés d’ailleurs par le public présent. Pendant quatre jours donc, des centres urbains, des villages, dans la wilaya de Tizi Ouzou, auront à renouer avec ce genre de contes et de récits de haute facture que vont certainement apprécier beaucoup de familles dont les comédiens attendent “à en être honorés par une présence massive”. Cette festivité, organisée en collaboration avec la direction de wilaya de la culture, touchera plusieurs centres et établissements éducatifs dans la wilaya (la maison de la culture Mouloud-Mammeri, le centre psychopédagogique de Draâ Ben Khedda, l’école des Canaris, la salle Le Hoggar et le complexe culturel de l’ex-Mirabeau, la maison de jeunes de Sidi Naâmane, etc.). Ainsi, outre donc Youcef Mustapha Khushiam (Libye) et Abderrazak Kemoune (Tunisie), qui ont déjà montré tous leurs talents respectifs en la matière à l’ouverture du festival, d’autres comédiens en ces activités d’art et de loisirs sont attendus pour présenter divers contes et récits du terroir maghrébin, dont le thème est Nouba d’histoires du Maghreb. C’est le cas notamment de Yehya Ould Rajel, de Nouadhibou (Mauritanie), Mohamed Barez Lokamn, de Marrakech (Maroc), Hocine Nader d’Alger, Lanabi Amar de Boumerdès, A. Abderrahim de Béjaïa, Billal Ziane de Bouira, Farid Fedjer de Tizi Ouzou, etc. Les organisateurs réservent une soirée spéciale pour le lundi 13 décembre à partir de 18 heures au Théâtre régional (TRB) de Béjaïa, wilaya voisine de Tizi Ouzou, sous le thème “Une nuit maghrébine du conte”. Omar Fetmouche, l’auteur et dramaturge bien connu du théâtre algérien et non moins directeur du TR Béjaïa, était présent à la cérémonie d’inauguration du festival dont il suivra certainement aussi tout le déroulement.,

 

Liberté

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 08:51

Jean Amrouche, l’homme-passerelle. C’est le thème d’un colloque que prévoit d’organiser l’Association de Culture Berbère (ACB), samedi prochain à 14 h, dans ses locaux parisiens, 37 bis rue des Maronites.

J-Amrouche.jpg

 

 

Près d’un demi siècle après sa disparition, «l’étoile qu’il portait au front ne s’est pas éteinte », dixit de lui son ami, Jules Roy. «Alors que l’Algérie est plus que jamais confrontée à son rapport avec les marges, l’altérité, sa part de différence, et ses difficultés à l’assumer, Jean El Mouhoub Amrouche fait retour par son caractère duel, sa personnalité composite », souligne l’ACB dans l’argumentaire de son programme.

Pierre vivante de la Cité des hommes, Jean El Mouhoub Amrouche n’en fut pas moins confronté à un destin tragique. « La famille Amrouche occupa la place de l’entre-deux identitaire et culturel, renégate pour la communauté dont elle était issue, jamais assez française et totalement intégrée pour la communauté qu’elle avait désiré rejoindre », indique l’association que préside Slimane Amara.

Catalyseur de deux cultures, Jean El Mouhoub Amrouche s’est taillé une place dans l’Olympe littéraire français de l’époque. Il en fut surtout, aspect méconnu, le porte-voix des algériens sans voix, ses «frères de sang », écrasés par le colonialisme français. Disparu peu avant l’indépendance, ce Jugurtha aux dons exceptionnels qui rêvait d’une Algérie«multiraciale qui dépassera les antagonismes de race et les antagonismes religieux », fut vite banni. Même si, l’hybride culturel qu’il incarna, se savait déjà condamné par l’Histoire.

Le présent colloque s’inscrit dans ce mouvement de «dépoussiérisation» d’une mémoire occultée.  «Est-il temps en 2010 de reconnaître enfin l’héritage légué par Jean Amrouche, cette arche d’alliance, ce pont jeté entre deux communautés dont il désira préserver les liens alors que la haine submergeait les deux camps ? Est-il temps en 2010 de réintégrer pleinement Jean Amrouche dans la mémoire culturelle et historique de l’Algérie et de légitimer ses différentes dimensions : poète, critique, éditeur, homme de radio, journaliste, militant politique ?», espèrent les organisateurs. Et pour mettre à l’honneur ces différentes facettes de l’enfant du « pays crucifié » (Ighil-Ali), les illustres intervenants, entendent  évoquer « l’accoucheur des autres» et «la voix au service de son peuple »

Premier à ouvrir la bal,Michel Carassou, directeur des éditions Non lieu,évoquera « Amrouche, éditeur et critique ». C’est lui-même qui a édité le journal intime de Jean Amrouche, présenté par Tassadit Yacine en 2009. Ensuite, Pierre Masson, Professeur émérite de l'Université de Nantes,tentera à travers « l'identité et son double » de mettre  l’exergue sur les fécondes échanges épistolaires entre Gide le nobélisé et Amrouche le tourmenteur littéraire.

En collaboration avec Guy Dugas, Pierre Masson a édité en octobre 2010 la Correspondance Gide-Amrouche, 1928-1950. Universitaire et écrivaine, professeur de littérature française et francophone à Paris 8, Zineb Ali-Benali s’intéressera, pour sa part, au « poète, entre scripturalité latine et oralité berbère ». Abdelhak Lahlou,  chercheur en littératures francophone et berbère, compte s’appesantir sur « poésie et enfance ou le chant profond de Jean Amrouche ».

Dans le même registre, le poète Ben Mohamed évoquera, quant à lui, Jean Amrouche, son « aîné ». Alors que le psychanalyste et écrivain,Nabil Farès exhumera «Le livre qui manque », le romancierAnouar Benmalek, portera un regard sur un « écrivain déchiré ».

Et pour clôturer  les travaux du colloque,  il est prévu des lectures, par Cathérine Labbé et Belkacem Tatem, de textes de cet algérien universel, «fils d’une double vérité », d’après Jacques Berque.

 

El  Watan

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 08:14

 

bounouaLe jeune artiste peintre algérien Hamza Bounoua, 31 ans, le plus connu sur la scène mondiale actuellement, est invité à participer à la 5e édition de Art Dubaï qui aura lieu du 16 au 19 mars 2011.

Ouverte à l’art contemporain, cette foire a convié des artistes et des galeries d’une trentaine de pays.Le Maghreb sera représenté par la galerie El Marsa de Tunis et L’Atelier 21 de Casablanca.

La manifestation sera placée, cette année, sous la direction d’Antonia Carver, ancienne éditrice de la revue d’art américaine Bidoun.

Elle remplace ainsi John Martin qui garde son poste au conseil d’administration du salon. «Art Dubaï est enracinée dans le Golfe, mais fait partie ‘‘d’une conversation future’’ qui lie l’Asie et le Moyen-Orient avec le reste du monde. Il est énormément passionnant d’être une partie de la scène culturelle à Dubaï, une ville d’idées, d’esprit d’entreprise et de débats», a-t-elle annoncé dès sa nomination, en saluant le changement créatif dans la région du Golfe.

Il se voit en peinture

Les organisateurs de Art Dubaï 2011 ont demandé à Hamza Bounoua deux grandes œuvres contemporaines.

L’artiste, qui ne manque pas d’idées, sera présent avec de nouveaux tableaux. Fin octobre 2010, au Koweït, il a offert une quinzaine de tableaux à la galerie Dar Al Founoun pour une vente aux enchères au profit des enfants malades.

La vente a été organisée par la Bacch (Bayt Abdullah Children’s Hospice). «Si, on organisait la même chose en Algérie, je suis prêt à offrir toute une collection. Au Koweït, tous mes tableaux ont été vendus», nous a précisé Hamza Bounoua.

Il regrette que pareilles manifestations caritatives ne sont pas encore organisées dans notre pays.L’Algérie doit, selon lui, se joindre au mouvement artistique des pays du Golfe où des galeries professionnelles ouvrent leurs portes. Il nous a montré un exemple de l’excellente revue Canvas qui s’intéresse aux arts et à la culture dans les pays arabes. Canvas participe à toutes les grandes manifestations artistiques comme la Biennale de Venise, en Italie, l’Art Forum de Berlin, en Allemagne, ou la Foire de Shangai en Chine.

Par ailleurs, une œuvre de Hamza Bounoua a été également sélectionnée - ce qui est une première - par la société Sotheby’s pour une vente aux enchères à Londres. «C’est une fierté pour moi et pour mon pays d’être sélectionné. Pour moi, c’est un signe de reconnaissance», a-t-il dit. Sotheby’s, qui est basée à New York, est la société la plus ancienne au monde spécialisée dans la vente aux enchères d’œuvres d’art.

Une armée de 400 spécialistes en art et critiques sont chargés de choisir des œuvres selon des normes strictes de qualité et de créativité. Annuellement, Sotheby’s organise des ventes aux enchères à Milan, Genève, Paris, Hong Kong, Londres et New York.

A New York, Hamza Bounoua a, pour rappel, exposé à la célèbre galerie Agora en juillet 2010. «Lors du vernissage, je ne suis resté que quarante minutes.Les gens se sont posé beaucoup de questions sur mes tableaux», a-t-il confié. Les œuvres de Hamza Bounoua s’articulent autour des lettres arabes.

Précieuse caution

L’artiste vient de recevoir une lettre dans laquelle Angela De Bello, directrice de l’Agora Gallery, recommande Hamza Bounoua à d’autres galeries. «C’est un artiste professionnel, passionné par son travail. Ses œuvres uniques doivent être connues comme de l’art contemporain », a-t-elle écrit. Elle a salué «l’harmonie spirituelle» et «la paix» qui se dégagent de ses tableaux ainsi que la fusion entre la calligraphie et les éléments figuratifs. En mars 2011, Hamza Bounoua sera à Doha, au Qatar, pour exposer à la galerie Al Markhiya. L’exposition durera un mois et sera consacrée aux tableaux grands formats.

Hamza Bounoua succèdera dans cette galerie aux célèbres plasticiens et sculpteurs syriens Nazir Ismaïl et Mustapha Ali et précèdera l’artiste qatari Ali Hassan.Al Markhiya, qui travaille pour promouvoir les jeunes talents et qui s’emploie à établir des partenariats avec les galeries des autres pays, présente déjà sept artistes dont la Bahreïnie Hala Al Khalifa et l’Irakien Faleh Al Saedi.

Loin de Doha, les tableaux de Hamza Bounoua sont également exposés à l’Art Remix de Miami (Etats-Unis) grâce à la galerie de Dar Al Barah qui l’a sélectionné pour représenter, avec d’autres artistes, le monde arabe.

 

 El watan

 

Vous pouvez admirer ses oeuvres ICI

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 08:48

La vie et l’œuvre de l’écrivain Rachid Mimouni sont à l’honneur au Salon Djurdjura du livre organisé à l’initiative de la Direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Des conférences et des évocations sont au programme de cet hommage organisé parallèlement à ce regroupement de quelques libraires et éditeurs de Tizi-Ouzou qui se tient depuis lundi dernier jusqu’au 11 du mois en cours à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Madame Mameria Zoubida, du ministère de la Culture, et Djilali Khellas, écrivain journaliste et enseignant à l’Université d’Alger, se sont intéressés aux choix esthétiques dans les romans de Mimouni, un écrivain qui s’est forgé son propre style où l’Algérie était au centre de la trame de ses récits. Après avoir évoqué l’amitié qui remonte à l’époque où il était à la Sned, l’ex-société d’édition étatique et qui le lie à l’écrivain, Djilali Khellas s’attachera à rendre, par l’analyse et le témoignage, ce qui caractérise le style et l’engagement de l’auteur de Tombéza. «Le meilleur des romans de Mimouni», indiquera le conférencier. Le roman le plus abouti qui rend compte de la philosophie et de l’engagement intellectuel et humaniste de l’écrivain, selon l’orateur. Tombéza est le sobriquet choisi par l’auteur pour décrire le personnage central du récit. «Un héros marginal mais qui revendique son droit à la vie, tout en faisant face à des conflits qui lui sont imposés», analysera D. Khellas, pour qui Tombéza est l’archétype de l’intellectuel algérien qui refuse l’aliénation. «Rachid Mimouni a donné la parole à un marginal pour rendre compte de la réalité du peuple algérien qui est marginalisé et qui n’a pas droit à la parole confisquée par le pouvoir dictatorial de l’époque», dira encore le conférencier qui s’intéressera aux choix narratifs de l’auteur dans Tombéza, «un récit noir et pessimiste et où le héros agresse la société pour mieux se défendre», d’où «la violence» qui caractérise l’écriture et le texte de l’auteur du fleuve détourné. C’était, à suivre les explications du conférencier, comme si Rachid Mimouni voulait exprimer, à travers son héros de papier, son refus de l’ordre établi ainsi que sa volonté de rendre compte en dénonçant les conflits sourds de l’époque. «Le talent de Mimouni se manifeste à travers la représentation de situations tragiques qui sont les prémices des changements à venir et aussi à travers une esthétique qui allie la puissance d’une description optique et une maîtrise parfaite de la narration, des qualités qui le placent dans le sillage des grands écrivains algériens tels que Mammeri et Kateb Yacine.» Mimouni qui s’était élevé contre toutes sortes d’accusations comme l’appartenance au mythique parti de la France, en raison de l’usage de la langue française et qui a été créé de toutes pièces par le parti unique de l’époque, un subterfuge destiné à empêcher la libre expression de la parole. Pour Mameria Zoubida, l’écriture de Rachid Mimouni ne s’inscrit pas en rupture par rapport aux textes des écrivains qui l’ont précédé ; l’œuvre de Mimouni opère une mutation par rapport à ces derniers, dont les textes constituent l’archétype et la matrice pour la création de l’écrivain. Pour cette conférencière, les choix idéologiques et esthétiques assumés de Rachid Mimouni témoignent de son engagement politique et de ses prises de position.

Le Soir d'Algérie

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 08:45

Ce recueil de nouvelles et de photographies, paru aux éditions Barzakh, a fait l’objet d’une rencontre littéraire à la librairie internationale Chihab en présence de quelques auteurs qui ont collaboré à cet ouvrage, notamment Kamel Daoud, Chawki Amari, Hajar Bali et Habib Ayyoub.

Cette rencontre, organisée avant-hier, et modérée par Selma Hellal et Sofiane Hadjadj, a porté sur l’élaboration de ce recueil de nouvelles (signées Kaouther Adimi, Chawki Amari, Habib Ayyoub, Hajar Bali, Kamel Daoud, Ali Malek et Sid-Ahmed Semiane) et de photographies (signées Nasser Medjkane et Sid-Ahmed Semiane). La rencontre a réuni la plupart des auteurs qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage, notamment les chroniqueurs et auteurs, Chawki Amari et Kamel Daoud. Le journaliste et auteur Habib Ayyoub et l’auteur de texte de théâtre, Hajar Bali. “Nous avons fait un recueil de création où nous avons réuni de jeunes et anciens auteurs qui ont travaillé avec nous”, a déclaré l’éditeur, Sofiane Hadjadj.

S’appuyant sur l’absence de la littérature noire policière en Algérie, Selma Hellal et Sofiane Hadjadj ont eu l’initiative d’éditer un recueil composé de sept histoires et d’illustrations. “Alger, quand la ville dort” est inspiré d’une atmosphère et d’un climat lugubre, tournant autour d’Alger et de ses facettes cachées. “Nous avons imaginé une sorte de synopsis portant un clin d’œil au film Quand la ville dort de John Huston. Alors, nous avons demandé à chaque auteur de faire une nouvelle. Ces nouvelles s’imprègnent d’une atmosphère noire. Le roman noir est probablement le meilleur pour refléter Alger”, a signalé Selma Hellal. Concernant les auteurs présents, chacun d’eux est issu d’une ville différente et ne perçoit pas la capitale du même œil que ses habitants. Kamel Daoud, originaire d’Oran, a écrit pour cet ouvrage La transsexuelle Est-Ouest et le minotaure 504. “Alger est comme une belle femme mais en la touchant, c’est un homme. C’est une ville qui abuse et qui fait peur. C’est une sorte de grand intestin ou alors un animal”, a-t-il souligné. L’heureux lauréat du prix Mohamed-Dib 2008 a estimé qu’il était difficile d’écrire sur une ville autre que la sienne. “J’ai écrit sur un Alger vu de l’extérieur”, a-t-il dit. Avec une approche loufoque, Habib Ayyoub a élaboré la nouvelle, Alger, le nombril du monde. Très passionné par les polars, l’auteur s’est servi de la fiction pour “dénoncer des vérités”. Originaire de Dellys, en l’écrivant, il doutait de pouvoir écrire sur la capitale. “Je ne me savais pas capable de parler d’Alger sérieusement ! J’ai choisi le ton grinçant avec beaucoup d’humour pour parler de choses sérieuses”, a-t-il confié. Chawki Amari, auteur de la nouvelle L’homme sans ailes pense que “la capitale est méprisée, c’est une ville hybride. On ne lui rend pas assez hommage pourtant c’est le berceau de la culture, de l’économie, de la philosophie… J’ai voulu rendre hommage aux Algérois : les jeunes, les intellectuels, les sdf, les alcooliques”. Félicitée par ses éditeurs, Hajar Bali a excellé dans l’exercice de la nouvelle avec son texte intitulé les Chiens errants. “Elle a été la plus disciplinée dans la tentative de restituer le roman noir à travers l’intrigue et le meurtre, tout est vénéneux”, a déclaré Selma Hellal. À travers ces nouvelles, les auteurs ont retrouvé un sentiment de liberté, même si cela a été commandé par les éditeurs.

À l’unanimité, les quatre réunis étaient satisfaits par cette demande. “Ce n’est pas un sentiment de travail mais un exercice de liberté”, a déclaré Kamel Daoud.

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 08:36

akila-rabhi.jpg«Dans la littérature algérienne d’expression arabe, je constate qu’il n’y a pas, aujourd’hui, beaucoup d’auteurs qui écrivent des histoires courtes», a relevé la conteuse Akila Rabhi à l’occasion d’une rencontre autour de son recueil Les détails sur la dernière promenade.
Bel euphémisme pour dire que les nouvellistes de langue arabe se font rares, pour la nouvelle génération d’écrivains notamment. Preuve en est, peut-être, cette rencontre qui a eu lieu mercredi dernier à la bibliothèque Multimédia Jeunesse, rue Didouche- Mourad (Alger), n’a réuni que quelques journalistes autour de la nouvelliste. Le débat autour du recueil, lui, n’a pas atteint les sommets. On s’en doutait déjà, au départ, que la nouvelle en Algérie connaissait une régression au plan de la production. Est-ce parce que l’écriture de la nouvelle est difficile par rapport au roman ? Que cela demande de suivre une méthodologie plus rigoureuse, nécessitant une écriture libérée des «convenances» et principalement orientée sur le travail de la langue ? Ou encore, est-ce parce que l’état de l’édition en Algérie souffre d’une relative précarité ? Des questions (parmi d’autres) qui attendent toujours des réponses. Akila Rabhi, elle, a une assez longue expérience dans l’écriture de nouvelles en langue arabe. Un parcours jalonné par l’obtention de plusieurs prix. Elle est l’un des quelques écrivains de la nouvelle génération à maîtriser son sujet, préférant même attendre encore un peu avant de se lancer dans le genre romanesque. «Le roman, dit-elle, offre plus d’espace, certes, mais je continue à privilégier les histoires courtes. Ma démarche, c’est d’avancer par étapes.» S’agissant de son dernier recueil édité en 2010, elle précise que les onze nouvelles qui le composent ont été écrites à différentes périodes, jusqu’en 2007. Préfacé par le Dr Chribet, le recueil décline sous différents tons et formes des situations à l’échelle de l’individu et de l’intime surtout. Les «thématiques » sont variées, puisées de la mémoire de l’écrivaine, de ses idées, de ses sentiments, de son vécu personnel et de son expérience dans la littérature. Akila Rabhi a lu, à son auditoire, quelques- unes de ses nouvelles. On se rend compte qu’elle ne focalise pas sur les thèmes «propagandistes » et opportunistes qui empêchent d’avoir une écriture libre. Elle s’est même essayée aux histoires très courtes, de quelques lignes seulement, dans le style flash-back, un genre de plus en plus en vogue dans le monde arabe. Car, dans ce «monde de la vitesse » (sic), il faut savoir aller à l’essentiel. Akila Rabhi fait assurément preuve de créativité littéraire, elle qui veut être de son temps et écrire sans complexe en étant le porte-parole d’une langue arabe moderne qu’elle fait sienne. A ce titre, elle figure incontestablement dans le vivier de ces écrivains prometteurs, volontiers intimistes, qui pourront prendre en charge, à terme, la créativité de la littérature d’expression arabe.

Le Soir d'Algérie

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